Nouvelle formulation pour la Constitution. Les députés ont supprimé, jeudi 12 juillet, à l’unanimité, le mot « race » figurant à l’article 1er du texte fondateur de la Ve République et y ont introduit une garantie d’égalité des citoyens sans « distinction de sexe ». Si l’amendement est voté par le Sénat, la nouvelle version sera la suivante : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale.
Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction de sexe, d’origine ou de religion. » Le mot « race » figure actuellement entre l’origine et la religion dans l’énumération.
Presque tous les groupes parlementaires avaient déposé des amendements pour considérer que la persistance du terme « race », introduit dans la Constitution en 1946 pour rejeter les théories racistes après le nazisme, était aujourd’hui « mal comprise » et « infondée », alors qu’il est démontré qu’il n’existe pas de races au sein de l’espèce humaine.
Cette modification est toutefois critiquée par certains militant antiraciste. « La race n’existe pas, mais le racisme existe bien et il tue », affirme à franceinfo Émilia Roig, fondatrice du Center for Intersectional Justice. « Pour pouvoir agir sur le racisme, il faut absolument cet outil critique qui permet de nommer », ajoute Houria Bentouhami, maîtresse de conférence en philosophie à Toulouse.
En 2013, le mort « race » avait déjà été supprimé de la législation française. Il s’agissait alors d’une première étape car, pendant la campagne présidentielle de 2012, François Hollande s’était engagé à supprimer ce mot de la Constitution. C’est finalement durant le mandat de son successeur, Emmanuel Macron, que ce chantier a été engagé.
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