Les taxes font flamber la facture d’électricité

La production et l’acheminement de l’électricité n’ont augmenté que modérément depuis 2012 alors que les taxes, elles, se sont envolées. La fiscalité représente plus du tiers de la facture totale des particuliers.

Votre facture d’électricité flambe ? La faute aux taxes, selon l’Observatoire de l’industrie électrique (OIE). Dans une note de conjoncture qu’il vient de publier, le portail statistique de l’Union française de l’électricité (UFE) décrypte le poids de chacune des trois composantes principales qui déterminent le prix final de l’électricité : le coût de sa production (nucléaire, thermique, renouvelable…), celui de son acheminement (via le réseau) et enfin, la fiscalité.

Que nous apprennent les experts de l’UFE ? Que ces trois composantes ont connu ces dernières années des évolutions extrêmement différentes. Entre 2012 et 2016, les taxes ont littéralement explosé, avec une augmentation de plus de 40 %. Alors que dans un même temps, le coût de la fourniture n’augmentait que de 2 % ; celui de l’acheminement, de 5 %. Et le gouvernement ne semble pas près de mettre le holà.

Résultat : en 2017, l’ensemble de la composante fiscalité représente plus du tiers (35 %) de la facture totale du consommateur. D’où une facture comprise aujourd’hui entre 370 et 410 € par an pour une personne seule vivant dans un studio de 20 m² chauffé à l’électricité, selon la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Et entre 1500 et 1700 € pour une famille de quatre personnes, dans une maison de 100 m².

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La raison de cette flambée ? Elle est à trouver du côté des taxes, qui sont au nombre de deux : la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et la Contribution au service public de l’électricité (CSPE). Si la TVA est bien connue de tous, s’appliquant à l’ensemble des biens et services commercialisés dans le pays (et à 20 % pour l’électricité), la notoriété de la CSPE est plus modeste.

Son influence n’en est pourtant pas moins déterminante sur votre portefeuille, d’autant que le gouvernement a eu la main lourde : elle représente, en effet, la part la plus importante sur la facture (15 %), alors que les dépenses énergétiques associées au logement et aux déplacements représentent en moyenne 8 % du budget total des ménages français.

Hausse spectaculaire de la CSPE

Mise en place au début des années 2000, la CSPE permet de soutenir le développement des énergies renouvelables, d’appliquer le principe de la péréquation tarifaire (le prix de l’électricité est le même pour tous) et de financer le chèque énergie à destination des ménages précaires. Problème : son montant a connu une hausse absolument spectaculaire (+ 650 % sur les 15 dernières années), du fait du développement du renouvelable.

En 2018, la CSPE a atteint 22,50 € pour chaque mégawattheure (MWh) facturé, et rapporté à l’État la bagatelle de 7,8 Mds€. Bonne nouvelle : depuis 2016, le soutien aux énergies renouvelables est désormais financé par les taxes sur la consommation d’énergies fossiles (pétrole, charbon et gaz).

Alors certes, l’électricité française demeure encore pour le moment l’une des moins chères d’Europe, en moyenne 20 % inférieure à celle de nos voisins. Un avantage qui profite également à nos entreprises : « Selon les données Eurostat, les industries françaises de taille moyenne paient en effet leur électricité 13 % moins cher que les entreprises implantées au sein de l’Union européenne », peut-on encore lire dans la note. Un avantage qui pourrait rapidement disparaître, alerte l’UFE, si les taxes continuent de progresser à ce rythme.

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