«Au commencement du monde» : quand un manuel de français de 6e fait référence au Coran

Un manuel destiné aux collégiens et publié par Hachette éducation fait figurer des sourates du Coran traduites par un chercheur plus que contesté. Un parent d’élève a alerté les médias : de son côté, l’éditeur regrette une erreur.

Le père d’une élève de sixième à Arles, inquiet de la nature de certaines pages du manuel de français qu’étudiait sa fille, a contacté l’hebdomadaire Marianne pour lui faire part de ses découvertes : dans le chapitre intitulé «Au commencement du monde» figure une page sur l’islam.

Au programme, plusieurs sourates du Coran traduites en français : «Votre Seigneur est Dieu qui créa les cieux et la terre en six jours» ; «[Dieu] est celui qui créa la nuit, le jour, le Soleil et la Lune» ; «[Dieu] a créé deux éléments de couple, le mâle et la femelle, d’une petite quantité de liquide, quand elle est répandue».

Après avoir lu ces extraits, les élèves doivent déterminer quels éléments leur paraissent «décrire la réalité». Mais la source a surtout retenu l’attention des journalistes : ces sourates du Coran ont été tirées de l’ouvrage La Bible, le Coran et la Science de Maurice Bucaille, publié en 1976.

Le postulat contesté de cet auteur est que le Coran, contrairement à la Bible, aurait anticipé toutes les avancées scientifiques effectuées au fil des ans, telles que la découverte de l’embryon, la conquête de l’espace et les premiers pas de l’homme sur la Lune.

Sans surprise, ces théories fumeuses lui ont ouvert les portes de nombreuses bibliothèques islamiques, notamment en Grande-Bretagne où l’auteur décédé en 1998 reste très lu. Problème : il aurait réarrangé les traductions des textes saints pour étayer ses analyses. Selon le journal britannique The Telegraph, ses «assertions ont été ridiculisées par les scientifiques et les théologiens».

Hachette éducation, qui publie l’ouvrage destiné aux collégiens, assure ne pas être au courant du caractère polémique de l’ouvrage de Maurice Bucaille et a assuré à Marianne que la référence serait modifiée lors de la prochaine réimpression de l’ouvrage.

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