Tandis que certaines voix en Occident accusent la Biélorussie de la crise migratoire à la frontière avec la Pologne et y ajoutent la Russie, Vladimir Poutine a accusé l’Europe d’avoir elle-même créé les conditions de l’afflux de centaines de milliers de migrants.Le Président russe a répondu aux accusations selon lesquelles la Russie est responsable de la crise migratoire à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne en signalant que les pays européens en sont coupables eux-mêmes.
Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a accusé mardi 9 novembre le Président russe d’être le « commanditaire » de la vague de migrants qui tentent d’entrer en Pologne depuis la Biélorussie, avertissant que cette attaque « hybride » risquait de déstabiliser l’Union européenne. »C’est de leur propre faute.
Politique, militaire et économique. Ils ont eux-mêmes créé les conditions pour que des milliers et des centaines de milliers de personnes arrivent. Maintenant ils cherchent des coupables sur qui rejeter la responsabilité de ce qu’il se passe », a-t-il signalé dans l’émission « Moscou. Kremlin. Poutine » sur la chaîne de télévision Rossiya 1.Il a souligné que la Russie « n’avait absolument rien à voir » avec cette crise et que toutes les accusations à son égard – d’avoir orchestré avec Minsk l’envoi de migrants à cette frontière – témoignent d’une volonté de rejeter la responsabilité sur quelqu’un d’autre.
Aeroflot n’y est pour rien
La désignation de la compagnie aérienne Aeroflot dans le contexte d’éventuelles sanctions européennes a également surpris le Président russe. »En quoi cela peut-il concerner notre Aeroflot? Est-ce qu’un seul avion d’Aeroflot a amené l’un d’eux [de ces réfugiés en Biélorussie, ndlr]? Je n’en ai aucune idée, mais peut-être que quelqu’un a pu prendre un avion et venir via des pays tiers. Est-ce notre faute? Je tiens à le répéter: il s’agit d’une volonté de se dédouaner des événements en cours », a-t-il insisté.
Minsk se dit incapable de retenir pour longtemps les migrants
Des milliers de migrants tentent de pénétrer dans l’Union européenne par la frontière entre la Biélorussie et la Pologne.
Les Polonais ont érigé une clôture en barbelés et ont déployé des policiers et des militaires pour les repousser.Le Président biélorusse Alexandre Loukachenko a déclaré que Minsk ne pourrait pas retenir longtemps les foules de migrants sur son territoire, « faute d’argent et de forces » à cause des sanctions occidentales.