L’Otan évoque la possibilité de déployer ses armes nucléaires en Europe de l’Est

S’exprimant vendredi 19 novembre à Berlin, le secrétaire de l’Alliance n’a pas exclu l’extension de ses forces nucléaires vers les pays d’Europe de l’Est. Si cette hypothèse se concrétise, elle contredirait de fait l’acte fondateur signé entre Moscou et l’Otan à Paris en 1997, indique la diplomatie russe.

Alors que la Russie continue de mettre l’Otan en garde contre les activités le long de ses frontières, Jens Stoltenberg a évoqué vendredi 19 novembre la possibilité d’un déploiement d’armes nucléaires dans les pays de l’Europe de l’Est si un jour l’Allemagne refusait de garder ce type d’armement sur son territoire.

« Je m’attends à ce que l’Allemagne continue à faire partie du partage nucléaire, car il est si important pour l’ensemble du cadre de défense européen. L’alternative au partage nucléaire de l’Otan est différents types d’arrangements bilatéraux. L’Allemagne peut bien sûr décider s’il y aura des armes nucléaires sur son territoire mais l’alternative est que nous finissons avec des armes nucléaires dans d’autres pays d’Europe, également à l’Est de l’Allemagne « , a déclaré Jens Stoltenberg.

Moscou réagit

Dans un commentaire accordé à Sputnik, Alexandre Grouchko, vice-ministre russe des Affaires étrangères, a indiqué que les déclarations de Jens Stoltenberg témoignaient du fait que l’Otan ne prenait plus en compte les accords avec Moscou.

« S’il l’a vraiment dit, cela signifie pour l’Otan, dont la voix collective passe par le Secrétaire général, que l’acte fondateur Russie-Otan n’existe plus. Car les obligations de l’Alliance sont fixées dans ce document, y compris dans le secteur nucléaire.

Il stipule, en particulier, que l’Alliance ne déploie pas d’armes nucléaires sur le territoire des nouveaux membres. En outre, il n’y aura pas de placement supplémentaire de forces de combat substantielles. Et y a-t-il une arme plus substantielle qu’une arme nucléaire », a expliqué le diplomate.

Pour rappel, l’Acte fondateur entre les pays de l’Alliance et Moscou a été signé le 27 mai 1997 à Paris pour affirmer que les deux parties ne se considèrent pas comme des adversaires et a établi des mécanismes de consultation et de coopération.

Des tensions

Depuis le 1er novembre, la Russie n’entretient plus de dialogue officiel avec l’Otan, conséquence des multiples expulsions de diplomates russes de l’organisation. Les relations se dégradent également avec les survols réguliers d’avions de l’Alliance et le renforcement de sa présence tout près des frontières russes, ce qui a été pointé le 18 novembre par Poutine.

Le Président a déploré le fait que des bombardiers stratégiques « chargés d’armes très importantes » volaient à une distance de 20 kilomètres de la frontière de la Russie même si Moscou avait exprimé à plusieurs reprises ses préoccupations sur ce sujet et notamment sur « des lignes rouges ».

Il a regretté en outre que « les avertissements concernant l’extension de l’Otan notamment vers l’Est n’ont pas du tout été pris en compte ». Le chef de l’État a d’ailleurs promis de réagir de manière « adéquate » à ces activités militaires.

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