L’Alliance atlantique tente de marquer son territoire dans l’Arctique via l’envoi de porte-avions, a fait remarquer le chroniqueur militaire américain Christopher Woody. Les frictions avec la Russie augmentent.
Alors que les yeux sont rivés sur le théâtre ukrainien, le bras de fer entre l’Otan et la Russie se poursuit aussi sous d’autres cieux. L’Arctique, objet de toutes les convoitises, est notamment en pleine effervescence, souligne le chroniqueur militaire Christopher Woody dans un article pour le média 19FortyFive.
« L’Otan accroît son activité dans l’Arctique, intensifiant ses opérations dans ce qui a longtemps été considéré comme une région de basse tension […]. Les Marines américaine et britannique, deux des plus puissantes de l’Alliance, ont marqué leur regain d’intérêt pour la région, en passant plus de temps au nord, notamment avec des déploiements marquants de leurs porte-avions », écrit ainsi le spécialiste.
La Marine britannique avait ainsi déployé le HMS Prince of Wales pendant sept semaines au printemps, participant à l’opération Cold Response 2022. Celle-ci rassemblait 23 pays de l’Alliance sur 30.
Washington avait pour sa part déployé un porte-avions lors du Trident Juncture de 2018, le plus grand exercice réalisé par l’Otan depuis la guerre Froide. Aucun bâtiment américain de cette envergure n’avait sillonné les eaux de l’Arctique depuis 30 ans, souligne Christopher Woody.
Depuis le début du conflit ukrainien, les destroyers américains ont continué « d’opérer avec des alliés et des partenaires dans le Grand Nord pour faire pression sur la Russie », a par ailleurs récemment déclaré l’amiral Michael Gilday, chef des opérations navales américaines.
Retour en grâce
Délaissés après la chute de l’Union soviétique, les territoires arctiques sont redevenus un enjeu pour la Russie, qui y a rétabli progressivement des infrastructures militaires. En avril 2021, Moscou avait notamment annoncé une première piste d’atterrissage sur la terre François-Joseph.
La Russie considère en effet que l’Arctique revêt une « importance stratégique pour la sécurité nationale et l’économie », comme l’avait précisé Nikolaï Kortchounov, ambassadeur itinérant de la Russie auprès du Conseil de l’Arctique. La région représente près de 10% du PIB russe et plus de 20% de ses exportations.
Moscou a également développé des partenariats avec Pékin dans la région, au grand dam de l’Otan.
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