Pour l’Alliance de l’Atlantique Nord, il est impossible de continuer d’exister si elle n’a pas d’ennemi, avance un diplomate russe de haut rang. Aujourd’hui, en quête de nouvelles zones d’influence, elle progresse en Asie en s’approchant de la Chine, selon lui.
« L’Otan est une organisation qui ne peut pas vivre sans un ennemi. Elle mourra sans un ennemi. L’essentiel est de créer une image de l’ennemi en progressant vers les frontières de cet adversaire potentiel. »
C’est ce qu’a déclaré à Sputnik le vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexandre Grouchko. Et d’ajouter que l’Asie a été proclamée nouvelle zone d’intérêt de l’Alliance, la zone de défense de l’Otan se rapprochant des frontières chinoises.
Les intentions expansionnistes de l’Otan
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait déclaré que Moscou et Pékin étaient unis en défendant le rôle de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) mais que l’Occident avait ses plans quant à la coopération entre ses États membres. Les États-Unis et leurs alliés de l’Otan tentent actuellement de « prendre en main » l’espace de l’ASEAN, qui possède une structure de sécurité et de coopération inclusive, ouverte et juste, a-t-il noté à l’issue du sommet de l’Asie du Sud-Est à Phnom Penh, au Cambodge.
Selon le ministre, ces tentatives se font notamment à l’aide de la militarisation de la région en vue de contenir la Chine et de limiter les intérêts russes en Asie-Pacifique.
Un comportement « irrationnel »
Dans le même entretien, Alexandre Grouchko a aussi qualifié d’« irrationnel » le comportement de l’Occident. Cela concerne notamment les discussions sur une éventuelle adhésion de l’Ukraine à l’Otan.
« L’élargissement de l’Otan est un processus qui n’a rien à voir avec les intérêts de la sécurité de l’Alliance », alors que les critères formulés pour sa politique de portes ouvertes disent que tout élargissement doit renforcer sa sécurité. Or, en réalité, tout élargissement l’affaiblit, selon le diplomate.
Quant à une éventuelle adhésion de la Suède et de la Finlande, elle créera une ligne de contact entre l’Alliance et la Russie longue de 1.200 km. Ceci alors que Moscou a été désigné comme principal adversaire et menace pour l’Alliance.