Angela Merkel pourrait être obligée de quitter son poste cette semaine. La chancelière allemande est confrontée à une fronde sans précédent sur la politique migratoire de l’aile la plus à droite de sa coalition.
Le gouvernement d’Angela Merkel va-t-il chuter cette semaine? La chancelière allemande joue son avenir politique à la suite d’une fronde sans précédent de l’aile la plus à droite de sa coalition gouvernementale, qui réclame plus de fermeté aux frontières.
Le ministre de l’Intérieur Horst Seehofer (CSU, les Catholiques bavarois, alliés historiques de la CDU de Merkel) veut durcir la politique migratoire de l’Allemagne et doit présenter ses mesures en début de semaine (lundi ou mardi). Horst Seehofer veut refouler aux frontières allemandes les migrants déjà enregistrés dans un autre pays européen et menace de passer à l’acte contre l’avis de la chancelière qui a bloqué le projet et plaide pour une solution européenne globale.
Il veut aussi constituer avec ses homologues de Rome et Vienne ce que le chancelier autrichien Sebastian Kurz appelle « un axe des volontaires » pour s’attaquer à l’immigration clandestine. A partir de lundi, le parti de Horst Seehofer doit décider si le ministre imposera ses vues par décret, ce qui pourrait amener à son limogeage voire à une chute du gouvernement Merkel.
Le bras de fer oppose deux partis frères sur le papier, mais en conflit quasi-permanent depuis l’arrivée de plus d’un million de demandeurs d’asile dans le pays en 2015 et 2016 : les démocrates-chrétiens (CDU) de la chancelière, au pouvoir depuis plus de 12 ans, et le mouvement bavarois CSU, nettement plus à droite, du ministre de l’Intérieur Horst Seehofer.
Après cette initiative de son ministre, Angela Merkel a demandé à son camp du temps pour négocier des solutions à la fois européennes et bilatérales, avec les principaux pays d’accueil comme l’Italie et la Grèce, au prochain sommet de l’UE fin juin. (…)