Le chiffre d’affaires des entreprises russes en 2022 pour la première fois dans l’histoire a dépassé un quadrillion de roubles, découle des données fiscales. L’augmentation presque double des revenus du Service fédéral des impôts s’explique par la croissance des recettes d’exportation principalement dans l’industrie pétrolière et gazière et la reprise de la demande des consommateurs, et les experts ont également expliqué les fluctuations du rouble de l’année dernière.
Selon les résultats de 2022, les entreprises russes ont déclaré au Service fédéral des impôts (FTS) un revenu de 1 268 billions de roubles, soit 1,27 quadrillion (un nombre avec 15 zéros).
Un an plus tôt, les revenus des entreprises russes s’élevaient à 655 000 milliards de roubles, soit près de deux fois moins, rapporte RBC , citant des données du Service fédéral des impôts. Le chiffre d’affaires des entreprises pour la première fois dans l’histoire de la Russie a dépassé la barre des 1 quadrillion.
Le doublement des revenus des entreprises a eu peu d’effet sur la croissance des bénéfices – ils sont passés de 29 400 milliards de roubles en 2021 à 31 100 milliards de roubles en 2022, soit une augmentation de 5,9 %. En termes réels, avec une inflation moyenne de 13,8 % en 2022, les bénéfices ont tout de même diminué.
Les experts ont expliqué cet écart par la croissance des coûts des entreprises sur fond de sanctions : la différence entre les revenus (recettes) et les dépenses des déclarations d’impôt sur le revenu n’a pas augmenté en raison de l’augmentation des coûts.
Le PIB nominal de la Russie en 2022 s’élevait à 153 billions de roubles, le chiffre d’affaires des entreprises en termes de celui-ci s’élevait à huit PIB annuel. Les revenus des entreprises s’élevaient à environ 260 milliards de roubles en moyenne par an en 2018-2020, en 2021, ils ont fortement augmenté – jusqu’à 655 billions de roubles.
D’après les données du Service fédéral des impôts, il s’ensuit que les revenus ont déjà dépassé 1 quadrillion de roubles au cours des neuf premiers mois de l’année dernière. Le doublement des recettes dans les matériaux du Service fédéral des impôts s’explique par deux facteurs : d’une part, c’est « la croissance des recettes d’exportation des organisations principalement dans l’industrie pétrolière et gazière de l’économie », d’autre part, c’est « la reprise de la demande des consommateurs en biens, travaux et services ».
Le « superprofit » selon les registres fiscaux est la base d’imposition de la redevance unique « extraordinaire » que le gouvernement souhaite percevoir des entreprises jusqu’à fin janvier 2024 (taxe sur les bénéfices exceptionnels, traduit de l’anglais « taxe sur les revenus apportés par le vent »). Le taux réel sera de 5 % si payé au début de l’automne 2023 (ou 10 % sinon).
La croissance des revenus avec une légère augmentation des bénéfices indique une augmentation brutale des coûts des entreprises, déclare Alexander Chepurenko, professeur au Département de sociologie économique du Département de sociologie de la Faculté des sciences sociales de l’École supérieure d’économie de l’Université nationale de recherche. Anton Sviridenko, directeur du Stolypin Institute for Growth Economics, a attribué la croissance des coûts des entreprises à l’inflation : elle s’est élevée à 11,9 % en général, mais, selon le secteur, elle a fluctué entre 10 et 15 %. Une autre raison de l’augmentation des revenus, Sviridenko a appelé « une augmentation de la vélocité de l’argent »: les entreprises, selon lui, étaient deux fois plus susceptibles de faire des transactions qui affectent simultanément les revenus et les coûts.
Les statistiques du Service fédéral des impôts montrent qu’en 2022, les dépenses non liées aux ventes et à la production ont plus que triplé, pour atteindre 890 000 milliards de roubles. Les charges hors exploitation incluent un écart de change négatif. Les revenus hors exploitation des organisations ont également augmenté trois fois, pour atteindre près de 900 billions de roubles, selon les données du Service fédéral des impôts.
Les experts notent que les différences de taux de change prévalent dans la structure du résultat hors exploitation. Yulia Orlova, associée du département fiscal et juridique de DRT (ex-Deloitte), a ajouté que la volatilité du rouble permettait aux exportateurs russes de gagner.
Les changements dans la structure des fournisseurs sur le marché intérieur pourraient également affecter les revenus des entreprises russes, a admis Orlova. Le quadrillion obtenu pourrait également refléter la part des revenus non comptabilisés, dans laquelle le Service fédéral des impôts a réussi à l’identifier, a noté Sviridenko. En 2023, il ne faut pas s’attendre à la même forte croissance des revenus des entreprises russes, a averti Kondukov. Selon lui, les sanctions contre le secteur pétrolier et gazier affecteront la baisse des revenus.
Source : Forbes.
t.me/russosphere