20:13 23.11.2022 (Mis à jour: 20:28 23.11.2022)
Plusieurs États occidentaux tentent d’entraver les livraisons d’engrais et de céréales russes à plusieurs pays -d’Afrique et d’ailleurs-, chacun selon ses propres objectifs. Celui de Macron est de renforcer la présence de la France sur le continent africain en bouleversant l’équilibre en sa faveur, a déclaré à Sputnik un analyste russe.
Ce 23 novembre, Vladimir Poutine a signalé avoir été contacté par certains de ses homologues africains, « qui ne comprennent pas ce qui se passe », les engrais russes n’étant toujours pas livrés en Afrique. Le blocage des cargaisons destinées aux pays les plus pauvres, surtout à titre gracieux, est « complètement inadmissible », a ajouté le Président russe.
Pour Vladimir Olentchenko, chercheur principal au Centre d’études européennes de l’Institut d’économie mondiale et de relations internationales, il semble que « l’Occident collectif et ses membres poursuivent certains objectifs spécifiques » en empêchant les livraisons d’engrais et céréales russes en temps et en heure.
« Eh bien, si nous parlons spécifiquement de l’Afrique, [Emmanuel] Macron s’est fixé pour objectif de renforcer la présence de la France en Afrique, et en particulier dans les pays qui étaient des colonies françaises », a expliqué M.Olentchenko au micro de Sputnik.
Selon lui, pour les Français, les livraisons d’engrais russes bouleversent l’équilibre qu’ils tentent d’établir en leur faveur. « Lorsque [Emmanuel] Macron a fait un déplacement en Afrique, il a explicitement fait part à la Russie de revendications selon lesquelles celle-ci crée une concurrence pour la France. Il est donc clair que les autorités françaises ont des raisons de s’opposer aux livraisons », a indiqué l’analyste.
Vendre des céréales à des prix gonflés
Quant à d’autres pays occidentaux, leur motif est tout aussi « visible ». Pour eux, il est plus rentable de vendre leurs propres céréales « à des prix gonflés », estime M.Olentchenko.
« C’est à ces fins qu’ils établissent toutes sortes d’obstacles pour des livraisons de céréales russes (…). Ils veulent être les seuls à être présents sur le marché extérieur des céréales et autres produits alimentaires. »
Les engrais « de haute qualité »
Le chercheur a en outre indiqué à Sputnik que le blocage des engrais avait « ralenti la reproduction agricole » dans les pays « où ils sont nécessaires ».
« Et à en juger par le fait que nos concurrents occidentaux font preuve d’une agressivité déraisonnable, nous ne devons pas nous attendre » à ce que le processus de livraisons soit relancé rapidement, indique-t-il.
M.Olentchenko a ajouté que les engrais russes étaient « de haute qualité » et qu’ils n’avaient « fait l’objet d’aucune plainte », tout en apportant « une contribution tangible à l’approvisionnement alimentaire ». « Et surtout, dans les pays où il y a des problèmes avec la nourriture. Il s’agit de l’Afrique, de l’Asie et de l’Amérique latine. »