« La France n’a jamais été plus arrogante en Afrique qu’en Centrafrique »

La France doit accepter un « partenariat d’égal à égal » avec les pays africains, pointe auprès de Sputnik l’expert africain Adama Diabaté. Pour lui, la fin récente du décanat accordé par la Centrafrique à l’ambassadeur français n’est pas surprenante du fait de « l’arrogance » que Paris porterait à l’encontre de ses partenaires africains.

« Ceux qui connaissent l’histoire de la Centrafrique [savent que] la France n’a jamais été plus arrogante en Afrique qu’en Centrafrique », estime auprès de Sputnik Adama Diabaté, spécialiste en géopolitique, enseignant-chercheur à l’IUG (Institut universitaire de gestion) et directeur adjoint à l’IUDT (Institut universitaire pour le développement territorial au Mali).

Alors que la République centrafricaine a récemment mis fin au statut diplomatique privilégié de l’ambassadeur français, accusé d’ »attitudes irrespectueuses », le comportement du diplomate s’inscrit bien dans la tradition française d’ »arrogance » par rapport aux pays africains, lance l’expert. « Ça ne me surprend pas que l’ambassadeur de France se comporte ainsi à Bangui », commente-t-il.

D’après lui, « cette arrogance est ancrée dans leur sang ». Or, Paris doit « accepter le partenariat d’égal à égal ».

Comme « l’Afrique est le bien-être de la France », « ce sont les Occidentaux qui viendront chercher le bien-être en Afrique et non le contraire », assure-t-il.

Fin du décanat

Cette semaine, dans une lettre, la ministre centrafricaine des Affaires étrangères, Sylvie Baïpo-Témon, a informé son homologue française Catherine Colonna de la fin du décanat accordé au Haut représentant de la France auprès du chef de l’État centrafricain. Les ambassadeurs français avaient bénéficié du statut de doyen du corps diplomatique accrédité à Bangui depuis 1960, l’année de l’indépendance de la RCA.

Dans la lettre, qui selon RFI n’était pas destinée à être rendue publique, la ministre centrafricaine accuse Jean-Marc Grosgurin, actuel ambassadeur de France, d’avoir « des attitudes irrespectueuses aux invitations du chef de l’État », de s’adonner à « la désinformation et à la délation ». Paris est également accusé de ne pas avoir appliqué « la réciprocité » de rigueur en matière diplomatique.

« Ce n’est pas une escalade dans les relations avec la France, mais c’est la personnalité même de l’ambassadeur qui est en cause », indique toujours à RFI une source centrafricaine.

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