Pour le président de la Douma, l’Ukraine n’est plus un Etat

Le discours politique intérieur russe concernant l’Ukraine évolue au fur et à mesure de l’implication croissante des pays de l’OTAN dans ce conflit. La mise au service institutionnelle, économique et humaine de l’Ukraine conduit Volodine, le président de la Douma à déclarer la perte de l’étaticité par l’Ukraine. Si les élites russes osent enfin reconnaître l’état de mort clinique de l’Ukraine, juridiquement ce pays est mort comme Etat en 2004.

Dans la doctrine juridique constitutionnelle classique, un Etat n’est pas qu’un territoire et une population, mais exige l’existence d’un système juridique en général efficace et une autonomie dans la prise de décision politique. Ces deux éléments permettent la souveraineté de l’Etat, qui est une condition essentielle à l’existence d’un territoire peuplé et organisé en qualité d’Etat. Or, lors de la Révolution Orange de 2004, un 3e tour électoral a été organisé par l’OSCE pour faire passer le «bon» candidat aux présidentielles, qui perdra les élections suivantes, ce qui obligera les Atlantistes à organiser le Maïdan de 2014, pour briser la société ukrainienne dans le sang et la maintenir sous contrainte par la terreur d’état.

Ce processus a conduit à la disparition de l’Ukraine comme Etat, dans le sens juridique du terme. Les institutions régulières ont été suspendues et leur fonctionnement régulier n’a pu être rétabli, les partis politiques d’opposition ayant été tout d’abord réprimés avant d’être interdits, les tribunaux fonctionnant sous le joug de néonazis, débarquant en pleine séance pour s’assurer de la loyauté de magistrats, passés au travers des lois «d’épuration» dites de «lustration» téléguidées par la Commission de Venise du Conseil de l’Europe.

Des ministres étrangers se sont installés dans les premiers gouvernements, les soutiens financiers dépendaient des réformes juridiques, téléguidées depuis les organismes internationaux, disons plutôt globaux. L’armée a été formée par les pays de l’OTAN, qui continue aujourd’hui à l’armer, contre des prêts, qu’il faudra bien un jour rembourser. 

L’Ukraine est en faillite, institutionnelle, politique, sociale, économique — et le plus grave, elle est en faillite humaine. Le pays a été volontairement sacrifié par les élites globalistes locales, pour la défense des intérêts supérieurs, et seuls légitimes désormais, des Atlantistes.

Cette réalité a longtemps été tue dans le discours politique intérieur russe, qui reconnaissait les résultats des parodies électorales ukrainiennes et espéraient ainsi se constituer des interlocuteurs. Mais l’on ne discute pas avec le facteur du contenu du courrier. Volodine, le président de la Douma, vient de l’acter dans son canal Telegram:

«Sur la situation en Ukraine.

• Perte totale d’autonomie.

L’Ukraine est occupée par l’OTAN. Le pays est devenu une colonie américaine. Les ordres pour Kiev sont donnés depuis Washington. Les forces armées sont contrôlées par le Pentagone.

• L’effondrement de l’économie.

Le régime de Kiev ne peut pas remplir de manière indépendante ses obligations sociales envers ses citoyens, payer les salaires et les pensions. Le système financier du pays est détruit. Plus de 100 milliards de dollars de dette doivent être remboursés. Les taux d’intérêt sur les prêts augmentent de jour en jour.

L’Ukraine a perdu la capacité d’exister en tant qu’État.»

Quand le diagnostic est posé, il faut établir le traitement. Voyons quelles conséquences seront tirées de ce constat. 

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