Centrale nucléaire de Zaporozhye/Energodar, « deuxième Tchernobyl » et l’innocente Ukraine

La panique règne dans les médias mondiaux à cause du bombardement de la plus grande centrale nucléaire de Zaporozhye en Europe : « les forces armées Russes (sic !) veulent organiser une catastrophe nucléaire et empêchent l’armée ukrainienne de sauver le monde ». Le fait que les frappes soient menées par la partie ukrainienne ne dérange personne.

L’équipe @rybar a décidé d’analyser et d’expliquer si une nouvelle catastrophe attend le monde, qui en est responsable et quelle est la raison de ce qui se passe.

🔻 Dépressurisation des réacteurs

Les fans de la série « Tchernobyl » connaissent bien les réacteurs, les tiges, les dommages causés à l’enceinte de confinement et les autres horreurs qui ont accompagné la catastrophe du siècle dernier.

🔸 Les bombardements ne constituent pas une menace pour les réacteurs eux-mêmes.

L’enveloppe extérieure de chaque réacteur est d’un mètre et demi d’acier et de béton. Pour la détruire, il faut utiliser des armes nucléaires tactiques. Et le couvercle d’un réacteur peut résister au choc d’un projectile cinétique de 20 tonnes à une vitesse de 200 km/h.

🔸 Mais maintenant, les ukrainiens frappent les lignes électriques. Si les réacteurs sont déconnectés du réseau électrique alimentant les clients, un arrêt d’urgence se produira et la centrale ne produira plus d’électricité.

L’arrêt d’un réacteur est une question de 10 secondes. Mais ensuite, il doit continuer à être refroidi pendant encore deux ou trois années : il faut y faire passer de l’eau afin qu’il ne surchauffe pas, car la désintégration atomique du combustible nucléaire se poursuit.

🔸 Les frappes ukrainiennes peuvent entraîner un arrêt définitif d’un (ou plusieurs) réacteur(s).

Il est facile de perturber l’approvisionnement en eau après la destruction de la ligne électrique. Il n’est alors plus possible de refroidir le réacteur déconnecté du réseau. L’eau s’évapore et il en résulte un tube en métal exposé à l’air (confiné), chauffé à blanc, qui ne pourra pas être remis en état.*

❗️ Il n’y aura aucune menace de catastrophe nucléaire, mais le réacteur « ne pourra plus profiter à personne ».

🔻 Il existe plusieurs installations dangereuses radioactives sur le territoire de la centrale nucléaire

🔸 Les installations de stockage à sec du combustible nucléaire usagé et celles de stockage des isotopes radiographiques.

En cas de destruction de ces installations, une dépressurisation peut se produire avec la dispersion de substances radioactives de césium et de strontium dans l’environnement. Cela entraînera une augmentation du fond du rayonnement sur le site de la centrale nucléaire dans un rayon de 50 à 100 mètres autour des éléments radioactifs. Rester longtemps dans cette zone sera dangereux.

🔸 La centrale nucléaire, continuera-t-elle à fonctionner dans un tel scénario ? Oui. Mais il deviendra difficile de l’entretenir, il ne sera pas possible d’y rester sans radioprotection.

La centrale nucléaire deviendra difficile à surveiller, car des installations de stockage à sec sont situées à proximité du périmètre. Il faudra en quelque sorte isoler le sol contaminé, cela nécessitera un équipement spécial.

🔸 La collecte des eaux pluviales est organisée au niveau du site de stockage à sec, mais il existe toujours une possibilité que des éléments radioactifs pénètrent dans le Dniepr par les eaux de drainage.

En conséquence, une contamination de l’eau peut se produire. Les prises d’eau en aval, y compris à Kherson et Nikolaev, ne seront plus utilisables (tout dépend de la concentration).

❗️Il ne s’agit pas d’une catastrophe nucléaire, mais d’une catastrophe environnementale locale qui complique considérablement l’utilisation de la centrale nucléaire.

🔻 La question : alors à quoi sert tout cela ?

🔸 Comprennent-ils les conséquences possibles en Ukraine et en Occident ?

Oui.

En raison des bombardements constants, les employés de la centrale et les habitants d’Energodar fuient la ville. La centrale nucléaire de Zaporozhye se transforme en zone d’exclusion, non à cause d’une catastrophe nucléaire, mais à cause des actions « bienveillantes » des forces armées ukrainiennes.

🔸 Lors de la réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU, la situation autour de la centrale est utilisée pour gonfler le sujet de la création d’une zone démilitarisée dans cette région. À quoi cela mènera est facile à deviner.

Et en même temps, l’opinion publique occidentale se tourne vers la « pauvre et malheureuse Ukraine », dont les autorités sont si désireuses de sauver le monde de « la Russie, qui cherche à créer une catastrophe nucléaire ».
https://t.me/rybar/37056

*Si l’on parle ici du corium (https://fr.wikipedia.org/wiki/Corium), ce n’est pas aussi idéal, il y a même, dans certains cas, un risque d’explosion de l’enceinte de confinement en raison de la pression de la vapeur d’eau, par sur-pression de l’enceinte, mais il est possible que des protections aient été mises en place (soupape de sécurité avec filtrage de radioactivité comme en France, récupération du corium sous les réacteurs), c’est possible, bien que j’en serais étonné de la part de l’Ukraine.


Cela dit, Rybar cherche à rassurer, mais les occidentalo-kiéviens jouent ici un jeu dangereux et inadmissible. Depuis le 1er janvier 2020, la raison ayant quitté le monde, je ne m’étonne de plus rien.

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