Alors que la situation reste très tendue en Ukraine, le Donbass pointe les activités étrangères dans cette région indépendantiste. La CIA y forme des spécialistes en guérilla et les pays de l‘Otan y envoient des mercenaires, a indiqué à Sputnik le chef de la république autoproclamée de Lougansk.
Sur fond des tensions qui ne faiblissent pas autour de l’Ukraine et alors que l’Occident ne cesse d’accuser Moscou d’intentions d’invasion, les responsables des républiques autoproclamées du Donbass dénoncent les activités occidentales visant à implanter en Ukraine des spécialistes militaires et des mercenaires.
La CIA forme en Ukraine depuis 2015 des spécialistes de l’organisation de guérilla, a ainsi déclaré à Sputnik Leonid Passetchnik, le dirigeant de la république populaire autoproclamée de Lougansk, située dans le sud-est de l’Ukraine.
« Par petits lots, en essayant de ne pas révéler les noms des stagiaires ukrainiens, la CIA organise la formation d’Ukrainiens dans ses bases militaires et les renvoie en Ukraine avec les compétences nécessaires pour organiser des mouvements clandestins, maintenir la conspiration, recruter, mener des opérations de sabotage », a-t-il indiqué.
Des émissaires étrangers en Ukraine
Et d’ajouter qu’il y a de plus en plus de mercenaires dans le Donbass arrivant sous le couvert d’instructeurs militaires: « Ce n’est pas du tout un secret, ce sont des données officielles selon lesquelles des centaines d’instructeurs étrangers des pays de l’Otan sont en rotation sur le territoire ukrainien ».
M.Passetchnik estime « qu’il n’est pas du tout garanti que ces instructeurs mercenaires prêteront la moindre attention aux ordres des commandants ukrainiens » car « ils ont leurs propres employeurs et leurs propres tâches ».
La Russie a exprimé ses inquiétudes concernant le soutien militaire accordé par l’Occident à Kiev, notamment une augmentation du nombre d’instructeurs dans le sud-est ukrainien, ravagé par un conflit armé depuis le coup d’État de 2014.Le ministère russe des Affaires étrangères s’est également dit préoccupé par les informations faisant état d’activités persistantes de sociétés militaires privées américaines dans cette partie de l’Ukraine.
Des accusations gratuites
Parallèlement, la Russie ne cesse de rejeter les accusations de l’Occident qui affirme qu’elle concentre des troupes près de la frontière pour lancer une attaque. Le Kremlin réaffirme ne pas avoir de plans agressifs et souligne que les déplacements de troupes à l’intérieur de la Russie ne doivent préoccuper personne.Kiev, pour sa part, a concentré des troupes dans le sud-est de l’Ukraine et effectue des tirs contre les deux républiques autoproclamées, celles de Donetsk et de Lougansk.
La situation s’aggrave par les livraisons d’armes à l’Ukraine par les États-Unis et d’autres pays de l’Otan et la multiplication du nombre de manœuvres en mer Noire. Moscou soupçonne que l’Occident cherche à créer un dispositif militaire aux frontières russes.
Ainsi, Washington a entre autres fourni à Kiev des missiles antichars Javelin, des bateaux patrouilleurs et des fusils de précision, le Royaume-Uni des missiles antichars portables NLAW, la Turquie des drones de combat Bayraktar TB2.