De l’instrumentalisation de la jeunesse dans cette guerre hybride contre la Russie

Le président du Comité fédéral d’enquête russe, Alexandre Bastrykine, estime que la radicalisation de la jeunesse en Russie fait partie de cette guerre hybride générale qui est conduite contre le pays. Si, effectivement, la question de la radicalisation se pose, elle ne concerne pas que les influences extérieures, mais également la dégradation fulgurante de l’ambiance culturelle à l’intérieur du pays sous couvert de « libéralisation ». Comme si les mouvements anti-civilisationnels pouvaient être libérateurs, comme si la bêtise pouvait libérer. Bien au contraire, moins une jeunesse est éduquée, plus elle est manipulable.

Alexandre Bastrykine, président du Comité fédéral d’enquête russe, a déclaré que certains pays occidentaux cherchent à radicaliser la jeunesse pour tenter de déstabiliser le pays, utilisant pour cela les technologies numériques, les jeux vidéos, les films étrangers qui sont fondamentalement anti-russes.

Cette manière de manipuler la jeunesse n’est pas utilisée uniquement contre la Russie, comme le rappelle à juste titre Bastrykine, mais aussi contre d’autres pays. On a vu avec quelle virtuosité des groupes de jeunes radicalisés étaient instrumentalisés dans les « révolutions de couleur », avec succès en Ukraine ou moins en Biélorussie.

« Il n’y a pas longtemps de cela, nous avons discuté dans le cadre du Conseil de sécurité de ces groupes sur internet, qui poussent les jeunes à la radicalisation, qui les incitent à consommer des substances illégales, à prendre part à des actions extrémistes. Cela fait justement partie de cette guerre hybride, qui est menée contre nos concitoyens. »

Si le diagnostic est bien posé, le remède laisse à désirer, car il irait manifestement à l’encontre de l’intérêt de cette pseudo-élite autoproclamée culturelle, surtout économique. Le cinéma est effectivement d’un niveau tellement bas et complexé, qu’il est difficile d’en parler sérieusement : pourquoi regarder des parodies hollywoodiennes russes, quand on peut regarder l’original ?
Beaucoup de séries sont des adaptations pour la télé russe de produits étrangers. La très grande majorité des séries nationales sont fondamentalement et primitivement antisoviétiques et in fine anti-russes. Je ne parle même pas des émissions de télé-réalité, qui envahissent les écrans, les unes mettant en scène des familles avec des tests ADN pour savoir en public de qui sont les enfants, les autres avec des remakes de Loft – il y en a pour tous les goûts et il est difficile sur les chaînes fédérales de trouver autre chose que ce bouquet garni d’insanités. N’oublions pas les spectacles parodiques de débats politiques, où toujours les mêmes têtes s’insultent sur les plateaux, certains avec des tirades se voulant patriotiques, d’autres devant montrer l’infamie des méchants.

Dans cette ambiance générale délétère, où les jeunes sont conduits dès l’école à utiliser les smartphones pour les devoirs à la maison ou même sur table, où ils sont mis dans les réseaux sociaux avant même de savoir établir de véritables relations sociales, que peut-on attendre d’autre, sinon des dérives radicales d’une jeunesse qui a été abandonnée par des adultes irresponsables ?

Ces cris d’alarme lancés par Bastrykine sont véritables et fondés, mais quelles mesures seront prises ? Va-t-on demander au ministère de la Culture de ne plus financer des films et des séries falsifiant l’histoire du pays (car l’anti-soviétisme est d’autant plus important, que la dérive globaliste interne est forte) ? Va-t-on interdire l’utilisation des smartphones à l’école pour parodier l’enseignement et revenir à un véritable travail avec les élèves ? Seule la connaissance et la culture permettent la liberté, l’inculture généralisée favorise la manipulation, donc la radicalisation.

L’on peut en douter. Il y aura donc encore beaucoup d’autres réunions officielles, lors desquelles des esprits bien tournés s’inquiéteront de l’avenir de la jeunesse et du pays. Avant que cela n’aille trop loin, et que soit il n’y ait plus d’esprits bien tournés pour s’en inquiéter, soit qu’une réelle volonté politique d’agir dans l’intérêt du pays émerge.

SOURCE

Partager cet article