Le culte du Je, sans grande surprise et malgré une résistance du Sénat, vient d’être institutionnalisé par les députés au nom d’une conception orwellienne de l’éthique. Je veux un enfant et peu importe le reste, je le fais, je l’achète quand nécessaire, je dispose de mon corps et de celui des autres (à l’étranger), je n’ai aucune obligation ni aucune barrière à la toute puissance de ma volonté, je fais comme je peux pour tromper ma solitude. A quoi sert la famille, quand j’existe ? A quoi peuvent bien encore servir les hommes, quand j’ai déjà tellement peur d’être une femme. Le vide et la prétention de notre société, légalisés par une grande majorité de députés, c’est le monde post-humain, le monde de l’homme réduit à un tas de cellules, à un nombril.
Malgré un vote de rejet du Sénat, les députés viennent d’adopter à la majorité absolue le texte définitif du projet de loi dit de bioéthique, même si l’éthique en est justement absente. L’on notera le vote négatif des LR et de l’UDI, ainsi que de certains non-inscrits comme Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen, Catherine Pujol, Emmanuelle Ménard et quelques autres.
C’est une défaite cuisante du bon sens. Désormais, la famille, déjà mise à mal avec la légalisation du mariage homosexuel, est réduite à un assemblage d’égos et de cellules, autorisés à utiliser la science pour se démultiplier.
Sans entrer dans tous les détails d’un texte que vous trouverez ici, certaines dispositions sont particulièrement graves pour l’évolution et l’équilibre de notre société.
Tout d’abord, la PMA sans pères et sans aucun conjoint est adoptée. Autrement dit, c’est le droit d’une femme à avoir un enfant qui est consacré, ce qui entre parfaitement dans le cadre d’une société consumériste et atomisée, centrée sur le nombril de chacun. Moi, ma voiture et ma progéniture. Fin de l’histoire.
Les femmes seules peuvent ainsi faire semblant de ne plus être seules, les couples de femmes peuvent jouer à la famille. Et tout le monde se moque de l’équilibre psychologique de l’enfant, de ses droits pourtant, eux, consacrés. L’on continue ainsi à détruire la famille comme socle de développement d’individus ancrés dans le réel, pour suivre les sirènes de la volupté et de la légèreté, le mirage de l’infantilisme ravageur – ce Je Veux.
Ensuite, l’hypocrisie est poussée à son comble avec la GPA : interdite en France, elle est légalisée quand faite à l’étranger. Le ministre de la Justice, qui parle d’une « ligne rouge infranchissable« , a décidément une vision très réduite de la morale. Ce qui n’étonnera personne. Utiliser le corps d’autrui pour produire un enfant, l’acheter pour combler son intérieur, c’est bien l’avènement de notre société.
Nous noterons un dernier point ici, soulignant parfaitement la vanité humaine qui prend des proportions incroyables. Les hommes ont toujours voulu se survivre. Pour cela, il y a différentes manières – par ses travaux, par ses oeuvres, par sa descendance. Finalement, aujourd’hui, l’on réduit l’être humain à un tas de cellules, avec la possibilité, pour ceux qui en ont les moyens, sans raison médicale, de congeler ovocytes et spermatozoïdes. Sachant que pour les stars d’un instant, ce peut être un commerce comme un autre …
Quelle vanité, quel ridicule ! Mais comme l’écrivait Montaigne : »De toutes les vanités, la plus vaine c’est l’homme »
Nous en sommes effectivement arrivé là.