L’imam Hassen Chalghoumi, responsable associatif et religieux franco-tunisien, met en garde les Français contre l’emprise de l’Organisation internationale des Frères musulmans (dont une des branches terroristes est le Hamas) sur la scène française.
Le président de l’association culturelle des musulmans de Drancy avertit que cette Confrérie des Frères ( Ikhwans ) continue de recruter des militants dans les banlieues françaises à travers ses activités culturelles et religieuses, motivées par une volonté de nouer avec l’islam politique.
«J’ai participé à une rencontre-débat sur l’influence des Frères Musulmans à la Mairie du 3ème arrdt de Paris en présence du Maire, du romancier Pascal Bruckner et du réalisateur de reportage Michael Prazan, ainsi que Richard Prasquier. Nous avons assisté à la diffusion du documentaire de Michael Prazan » a t-il écrit sur sa page.
« Nous avons tous été saisi par la puissance et le danger que représente cette confrérie. Elle prône un islam radical et intolérant. Elle a en quelques décennies développée un pouvoir de nuisance incommensurable, qu’elle diffuse dans plus de 80 pays. Son influence est à tous les niveaux des sociétés à travers l’éducation, le social, la politique et bien sûr la religion» a t-il ajouté.
«Je vous recommande fortement de regarder via Internet cette enquête et de la diffuser autour de vous. Dans cette période trouble où le voile se lève sur les financements occultes des pays comme le Qatar soutenant la radicalisation il est de notre devoir de rendre visible tous ceux qui participent à la destruction d’un islam apaisé et éclairé» a t-il conclu.
Cet avertissement intervient à quelques jours de la 36 ème rencontre annuelle de la Confrérie des Frères Musulmans à Paris, au Bourget du 19 au 22 avril.
Née en Égypte en 1928, la Confrérie des Frères musulmans fondée par Hassan al-Banna, est interdite en Egypte, aux Emirats-arabes et en Arabie saoudite.
Musulmans de France (MF), la vitrine des Frères (Ikhwans)
La France reste l’épicentre de l’idéologie frèriste sur le continent européen.
En France, les membres de cette Confrérie se regroupent dans l’Union des organisations islamiques en France (UOIF) qui porte aujourd’hui le nom de Musulmans de France (MF).
Cette dernière est liée organiquement à l’Organisation internationale des Frères musulmans. À un niveau européen, les Frères musulmans français font partie de structures transnationales, Musulmans de France (MF) étant membre de la Fédération des organisations islamiques en Europe (FOIE), située à Bruxelles.
Musulmans de France s’appuie sur le Conseil européen pour la fatwa et la recherche dont le président est Youssef al-Qaradâwî.
Le siège français de la Confrérie se trouve à Courneuve, une commune en Seine-Saint-Denis.
À la fin des années 1970, un groupe d’étudiants d’origine tunisienne est chargé de créer la première antenne en France de cette Confrérie. Ahmed Jaballah, avec d’autres étudiants tunisiens et moyen-orientaux, lance l’Association des étudiants islamiques en France (AEIF), co-fondée avec Muhammad Hamidullah.
Ils fondent en 1979 le Groupement islamique de France (GIF) qui se renforce grâce à la venue de sympathisants, militants et cadres islamistes tunisiens qui s’installent en France entre 1981 et 1988. Le GIF décide, en 1983, de former l’UOIF.
Durant la décennie 1980, la direction de l’UOIF (Ahmed Jaballah et Abdallah Benmansour) était assurée par des militants du parti islamiste tunisien Ennahda, soucieux de se servir de la structure comme tribune politique à l’adresse des régimes arabes, en particulier tunisien.
Au début des années 1990, un conflit éclate entre la direction et une tendance composée en majorité de Marocains, désireux d’inscrire leur activisme non plus en direction du pouvoir des pays d’origine mais dans les réalités françaises.
Cet conflit a entraîné la marginalisation des « islamistes tunisiens » – lesquels abandonnent la direction de l’Union pour poursuivre leur action politique à travers une structure distincte, Ennahda France – au profit de cadres marocains qui assurent depuis la présidence de l’UOIF.
En France la Confrère est surtout active à travers ses mosquées, ses nombreuses associations caritatives, ses conférences, ses activités cultuelles
(pièces de théâtre, chants religieux moralisateurs) et ses médias.
Musulmans de France (MF), n’est que le point de l’iceberg de cette puissante Confrère implantée sur le sol français.
Séduire les jeunes musulmans nés en France
Les Frères ( Ikhwans ) essaient d’éveiller la sensibilité politico-religieuse de milliers de jeunes dans les banlieues en France et les encourager à consolider l’intériorisation des conceptions du mouvement, à renoncer aux valeurs de la République, à aller à contredire les valeurs laïques, à se former religieusement dans l’idéologie frèriste et à fréquenter leurs coreligionnaires. Ils leur expliquent que l’islam est une religion « totale » et qu’il faut œuvrer collectivement.
Les membres de cette Confrérie sont soumis à l’autorité du Guide suprême des Frères à qui ils ont prêté allégeance. Ils fonctionnent à la manière de filiales et de franchises : ils obéissent aux principes directeurs des Frères musulmans mais gardent une autonomie dans l’application de la politique islamique.
Chaque année nombre de jeunes musulmans intègrent les organisations frèristes. Si les méthodes de recrutement s’inspirent fortement des expériences dans le monde arabe, le discours, lui, s’adapte aux réalités bien différentes des musulmans nés en France.
Les recrues prêtent serment d’allégeance au murchîd (guide) de l’organisation française avant de suivre la formation frèriste et
assistent aux séminaires où ils étudient la configuration islamiste.
L’enseignement demeure conforme au credo classique des Frères : les écrits du fondateur Hassan al-Banna et de Sayyid et Muhammad Qotb figurent dans la liste. Les militants lisent aussi Youssef al-Qaradaoui.
Le travail de prédication des Frères ( Ikhwans ) en France leur a permis de disposer de centaines d’associations. Ils y possèdent près de 350 associations et près de 130 lieux de culte (La Courneuve, Marseille, Lille, Toulouse, Bordeaux,Dijon…). Les Frères œuvrent pour instaurer des futures califats localisés. Ces territoires seront de fait sous la loi islamiste, notamment en ce qui concerne le statut des femmes
Ces futures petits califats auront aussi pour tâche d’empêcher toute forme d’intégration de leur population à la population d’accueil. Ils ont déjà leurs formes d’économie halal parallèle. Ces califats sont des noyaux d’enracinement pour des futures générations de terroristes franco-musulmans.
Deux jours avant l’inauguration de la Grande Mosquée de Toulouse, en juin 2018, un membre de la Confrérie française fait un prêche où il recommande de lire le traité sur le djihad de Qaradawi et incite au djihad contre les mécréants.
Le financement Qatari des Ikhwans français
Comme le mentionne Hassen Chalghoumi, des financements occultes des pays comme le Qatar soutenant la radicalisationcontinuent de nourrir les associations en France en charge d’activités religieuses, sociales et éducatives, qui entretiennent des relations avec les Frères.
Des fonds qataris sponsorisent des structures frèristes comme les associations de jeunes (les Jeunes musulmans de France), d’étudiants (Étudiants musulmans de France), des femmes (Ligue française de la femme musulmane), humanitaires (Secours islamique), palestiniennes (le Comité de bienfaisance et de soutien à la Palestine)… Malgré tous, il reste difficile de chiffrer les montants.
On peut tout au plus estimer que des dizaines de milliers d’euros sont versées chaque mois aux ONG frèristes dans l’Hexagone.
Les Qatar papers* de Georges Malbrunot et Christian Chesnot révèlent d’ailleurs la cartographie du prosélytisme en France et en Europe mené par Qatar Charity, la plus puissante ONG de l’émirat.
Ces documents confidentiels, divulgués pour la première fois, détaillent la plupart des 138 projets de financement de mosquées, écoles et centres islamiques, au profit d’associations islamiques liées à la mouvance des Ikhwans français et européens.
Le projet est de faire entrer la doctrine des Ikhwans et ses valeurs au cœur des structures étatiques, au sein même de l’ensemble des acteurs sociaux.
Face aux ramifications étrangères des Ikhwans français, le président Emmanuel Macron semble impuissant par électoralisme ou ignorance. Les Qatar papers dévoilent aussi le salaire payé à Tariq Ramadan, figure de l’islam politique que Doha sponsorise. Le Qatar verserait 35 000 euros chaque mois à Tariq Ramadan.
Ce petit-fils du fondateur des Frères musulmans, Hassan el-Benna, avait rapatrié le 1er juin 2017 en France l’équivalent de 590 000 euros, en provenance de son compte qatari alimenté par les versements mensuels de la Qatar Foundation.
Le Qatar continue aussi, dans le monde arabe, de financer l’expansion des associations satellitaires des Frères Musulmans qui font la guerre aux libéraux arabes.
Les Frères Musulmans en Egypte, Ennahdha islamique en Tunisie, le Parti de la Justice au Maroc et les milices islamistes dans le Conseil National de Transition en Libye, et le Hamas à Gaza sont systématiquement soutenus par Doha.
En 2015 le sénateur du Texas, Ted Cruz, avait déposé au Sénat, un projet de loi afin de bannir les Frères Musulmans. Ce projet avait été bloqué par le président Obama en raison de son soutien aux Frères Musulmans (1).
Depuis l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, des nouvelles confirment son intention de déclarer hors la loi l’organisation des Frères Musulmans.
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(1) Le projet de loi de Ted Cruz de bannir les Frères Musulmans inclut aussi leurs nombreuses ramifications qui sont très actives, telles le Council on American-Islamic Relations (CAIR) et l’Islamic Society of North America (ISNA).