Un procès rarissime s’est déroulé mardi devant le tribunal correctionnel de Grenoble, qui a vu comparaître le directeur d’une école musulmane d’Échirolles et, au titre de personne morale, l’association qui la gère.
Le directeur de l’école Philippe-Grenier, fondée en 2016 et accueillant 104 élèves dans ses locaux de la rue du 19-Mars-1962, est prévenu d’avoir tenté de se soustraire à un contrôle de l’Education nationale, l’école interdisant l’entrée des inspecteurs pendant environ une heure, le 4 décembre 2017.
(…) Par la voix du procureur Olivier Nagabbo, le ministère public a rejeté l’hypothèse du manque d’expérience, ou de la seule incompétence, pour appeler un chat un chat : « C’est une école que l’on doit qualifier d’école salafiste.
Les contrôles de l’Éducation nationale ont pour but de s’assurer des objectifs de la scolarité obligatoire : développer le corps et l’esprit des élèves, les élever vers une vie d’adulte autonome et enrichissante. Garantir les instruments fondamentaux du savoir. Mais il y a tellement de carences dans cette école…
Les connaissances sont rabâchées, il n’y a pas de production orale et écrite, pas d’enseignement artistique, pas de travail de groupe, pas d’ouverture sur le monde, pas d’encouragement à développer l’esprit critique. C’est de l’obscurantisme, du lavage de cerveau. Cette école est nocive. »
Il a requis une peine d’amende pour le directeur et l’école, et, surtout, a requis la fermeture définitive de l’établissement avec mise à exécution provisoire.