L’inflation est nettement repartie à la hausse. Selon l’Insee, les prix ont augmenté de 2,3 % en juillet. Problème : les salaires ne suivent pas.
L’inflation, c’est-à-dire l’augmentation générale des prix, est de retour. L’inflation, c’était le Graal après lequel courait la Banque centrale européenne (BCE), et le gouvernement derrière elle, signe que la crise était derrière nous.
Mais depuis qu’elle a pointé le bout de son nez en France – 2,3 % en juillet selon l’Insee, après 2 % en juin, et qu’elle devrait atteindre 1,6 % sur l’ensemble de l’année – tout le monde tremble.
L’inflation, c’est comme le cholestérol. Il y a la bonne et la mauvaise. Et celle qui frappe l’Hexagone, c’est de la mauvaise. Dommage, car la bonne est bourrée de vertus. Elle embarque dans son sillage les salaires vers le haut.
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Le problème, c’est les salaires. Là où la bonne inflation mange la dette, la mauvaise inflation grignote le pouvoir d’achat, en n’augmentant que les prix. Et c’est ce qui se passe. Vous trouvez que vous n’êtes pas assez payé ?
Même un grand patron de la banque centrale européenne est d’accord avec vous. « La France est atypique, car les salaires y progressent moins vite que dans d’autres pays », confie Benoît Coeuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE).
Mais Benoît Coeuré se veut optimiste : « Il n’y a aucune raison de désespérer, les salaires français ont vocation à progresser. Il faut juste persévérer dans les efforts visant à réformer le marché du travail et à rendre l’économie plus productive. » Selon lui, l’enjeu est de recommencer à créer des « emplois productifs » de bien meilleure qualité que les « emplois créés au lendemain de la crise – beaucoup de petits boulots, de temps partiels, de CDD… »
En attendant, remplir son réservoir et son réfrigérateur coûte plus cher. Le détail des chiffres de l’Insee fait frémir les porte-monnaie.
Les prix de l’énergie ont bondi de 14,3 % sur un an, celui du gaz de 17,3 % et ceux des produits pétroliers de 21,8 %. Et la facture grimpe également lorsqu’il s’agit de se nourrir, avec des produits frais en hausse de 6,4 %.
Autre étude, même punition pour le budget des ménages. Le baromètre annuel de l’association
Familles rurales, publié la semaine dernière, enregistre une montée sévère des prix des fruits (+ 4 % en moyenne) et légumes (+ 5 %). Le prix au kilo de fruits « bon marché » comme les pêches (3,30 euros, + 18 %) ou les nectarines (3,39 euros, + 17 %) a flambé.