Police parallèle: La police des polices assure que Benalla n’avait aucune autorisation

Le rapport de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) rendu ce vendredi, révèle en 31 pages des manquements et des incohérences. Il montre notamment que Laurent Simonin, chef d’état-major adjoint, n’a pas « évoqué » la présence d’Alexandre Benalla comme observateur, le 1er mai.

Dans le rapport publié ce vendredi, par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) sur l’accueil des observateurs extérieurs des activités de police, affirme qu’Alexandre Benallan’avait pas les autorisations nécessaires pour se rendre à la manifestation du 1er mai. Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb avait saisi le 19 juillet la « police des polices » pour se pencher sur les règles encadrant la présence d’« observateurs » aux côtés des forces de l’ordre et éclaircir les conditions de la présence d’Alexandre Benalla  et de son comparse Vincent Crase, employé de LREM, sur le dispositif de maintien de l’ordre, le 1er mai place de la Contrescarpe.

Le rapport précise que M. Gibelin, directeur de l’ordre public et de la circulation, et M. Simonin chef d’état-major adjoint, avaient « enjoint M. Benalla de s’assurer préalablement des autorisations nécessaires. Alexandre Benalla, disant avoir toutes les autorisations requises, aurait convenu téléphoniquement, avec Laurent Simonin des modalités de sa présence sur le service d’ordre prévu à l’occasion des manifestations du 1er mai. »

 

Le chef d’état-major adjoint, « sans solliciter d’autres garanties », et « convaincu de la véracité des dires de son interlocuteur (M. Benalla) », n’avait pas « évoqué sa présence en tant qu’observateur sur le service d’ordre avec ses supérieurs hiérarchiques ». Il lui avait alors « donné rendez-vous le 1er mai, en début d’après-midi, à la préfecture de police », rapporte le rapport.

Avec ce manquement, le rapport remet ainsi en cause la version de l’ex collaborateur d’Emmanuel Macron ainsi que celle d’Alain Gibelin, directeur de l’ordre public de la préfecture de police de Paris. Dans un entretien au journal Le Monde, Alexandre Benalla accuse, Alain Gibelin, d’avoir menti en affirmant n’avoir appris sa présence à la manifestation du 1er-Mai que le lendemain.

« Ce n’est pas vrai. On a déjeuné quelques jours avant avec le général Bio-Farina (commandant militaire de l’Élysée). C’était une réunion de travail à propos des policiers qui font la sécurité autour du palais. À la fin de ce déjeuner, il m’a demandé si je venais toujours le 1er mai et si j’avais reçu l’équipement que je devais recevoir », affirme Alexandre Benalla.

Un encadrement insuffisant

L’IGPN met également en avant l’embarras du major Philippe Mizerski, policier « référent »chargé d’encadrer M. Benalla ce jour-là, face à l’attitude de celui qui, comme collaborateur de l’Élysée, était considéré comme un « personnage de première importance » lors de la manifestation. « Le positionnement hiérarchique insuffisant du fonctionnaire référent illustre la nécessité de formaliser dans une note cadre les grands principes qui doivent présider à l’accueil d’observateurs dans les services et leur présence lors d’interventions », estime l’IGPN.

Le port d’un signe distinctif

Dans la foulée de la publication du rapport, Gérard Collomb a annoncé « la signature systématique d’une convention accompagnée d’une charte rappelant les obligations de l’observateur ainsi que le port d’un signe distinctif permettant de l’identifier sans ambiguïté », selon un communiqué.Le 1er mai, M. Benalla portait notamment un brassard « police ».

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