Ralentissement de la croissance confirmé au 2° trimestre. Résultat d’une consommation en berne, de la hausse du pétrole et de la fiscalité. L’objectif d’atteindre 2% de hausse du PIB en 2018 s’éloigne pour de bon.
Le pessimisme du début d’année s’est confirmé au 2° trimestre. Seulement 0,2% du Produit intérieur brut (PIB) d’un trimestre à l’autre. Un chiffre inférieur aux attentes.
Cette décélération sur la première partie de 2018 intervient après une année 2017 marquée par une croissance de 2,2% largement supérieure aux attentes… Il faut croire que l’effet « nouveau président » s’essouffle…
L’Insee prévoit une stagnation et un résultat à 1,3% en fin d’année. La Banque de France est légèrement plus optimiste avec 1,8%.
Une accélération sur la deuxième partie de l’année ?
De nombreux analystes économiques jugent l’objectif de 2% : injouable, difficilement atteignable ! Hausse du chômage le mois dernier… Croissance en berne… Affaires Benalla… Que de bonnes nouvelles pour le gouvernement cet été !
Les Français ne consomment pas !
La consommation est la principale responsable. Les ménages ayant fléchi de 0,1% au deuxième trimestre, contre une hausse de 0,2% au premier.
C’est la vraie faiblesse. La consommation des ménages a été pénalisée par les effets fiscaux au premier trimestre. La hausse de la CSG et celle des taxes sur l’essence ont rogné le pouvoir d’achat des Français. Avec une croissance inférieure aux attentes, « la vraie question devient désormais celle du respect de l’objectif de réduire le déficit à 2,3% cette année… Je pense qu’il restera autour de 2,6%, comme l’année dernière.
Waechter. Natixis AM
Tassement de croissance
Il y a un tassement de la croissance partout en Europe, mais en France il est beaucoup plus marqué qu’ailleurs. Il y a le choc spécifique de la fiscalité. On peut espérer une sensible amélioration en fin d’année avec la première réduction de la taxe d’habitation, en vue de sa suppression d’ici 2022 pour 80% des Français. Mais elle arriverait trop tardivement pour donner une impulsion déterminante à la croissance en 2018. D’autre part une augmentation des impôts renforcerait les problèmes et des mesures d’économies supplémentaires pourraient aussi affaiblir la demande. Du coup, il faudrait laisser le déficit se creuser par rapport aux objectifs…
Plane. Économiste à l’OFCE
Investissement des entreprises en hausse
Contrairement à la consommation, les investissements des entreprises, qui ont bénéficié ces dernières années de nombreuses mesures favorables de la part du gouvernement, ont accéléré avec une hausse de 1,1% d’un trimestre à l’autre, après 0,1% sur les trois premiers mois de l’année.
Le commerce extérieur a en revanche eu un impact négatif de 0,3 point sur le PIB, avec une accélération des importations de 1,7% au deuxième trimestre, contre un recul de 0,3% au premier, qui n’a été que partiellement compensé par un rebond des exportations de 0,6% après avoir cédé 0,4% en début d’année.