Remercié. Eric Fournier a été remplacé au pied levé après ses propos tenus dans une note interne.
Il vantait la politique de Viktor Orban face aux migrants. L’ambassadeur français en Hongrie Eric Fournier a été recadré par Emmanuel Macron vendredi 29 juin, rapportent Les Echos et son remplacement était effectif dès le lendemain dans le Journal Officiel.
C’est dans une note interne datée du 18 juin et rendue publique par Mediapart, qu’Eric Fournier dénonce « la magyarophobie » de la presse, aussi bien française qu’anglo-saxonne et estime que la Hongrie est « un modèle, ayant su anticiper les problèmes posés par les mouvements migratoires illégaux ».
Dans un autre extrait de cette note, l’ambassadeur à Budapest accuse la presse de détourner l’attention du « véritable antisémitisme moderne », celui des « musulmans de France et d’Allemagne ».
Eric Fournier défend par la suite l’héritage chrétien de la Hongrie, expliquant : « Quoi de plus normal de la part d’une nation qui continue depuis 1 018 ans de faire de Saint-Etienne l’un de ses pères fondateurs ». L’Eglise hongroise fut fondée par Etienne Ier, canonisé par l’Eglise catholique.
Remplacé par Pascale Andreani
Comme le précisent Les Echos, l’ambassadeur cherchait, par le biais de cette note, à s’opposer au déclenchement possible de l’article 7 du Traité de Lisbonne, qui priverait la Hongrie de son droit de vote au Conseil européen.
Objectif non atteint puisqu’il a depuis été remplacé à son poste – qu’il devait de toute façon quitter d’ici quelques semaines.
Lors de la révélation de cette note, Emmanuel Macron avait réagi en affirmant que, s’il ne partageait « en rien », ces propos étaient « confidentiels » et n’avaient « pas vocation à être dans la presse ». « Est-ce qu’il appartient à l’autorité de révoquer une ambassadeur parce qu’il dit ce qu’il pense ? Je ne crois pas, ou alors nous créerions un délit d’opinion dans la fonction publique », avait encore ajouté le Président.
Un soutien qui n’aura manifestement pas tenu très longtemps…