« Un empire qui décline »: les États-Unis mis en danger par les BRICS et la dédollarisation

Le crépuscule de l’empire américain coïncide avec la montée en puissance des BRICS et la perte d’influence du dollar, a déclaré à Sputnik l’économiste américain Richard Wolff.

La fin d’une ère. La suprématie des États-Unis, qui ont succédé au Royaume-Uni comme puissance dominante vers 1920, touche à sa fin. Un nouveau bloc est en train d’émerger, composé autour des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), a expliqué à Sputnik l’économiste américain Richard Wolff.

Ce bloc est appelé à prendre de plus en plus de poids dans les échanges économiques mondiaux. Ils sont d’ores et déjà devenus les premiers producteurs de biens et de services, rappelle le spécialiste.

« Les BRICS représentent désormais 33%, soit un tiers de la production totale de biens et de services sur cette planète, alors que les États-Unis et leurs alliés sont passés à moins de 30% […] Je pourrais vous donner dix autres statistiques et elles pointent toutes dans la même direction. C’est un empire qui décline », explique-t-il ainsi.

Les États-Unis ont par ailleurs perdu plusieurs guerres durant ces dernières décennies, du Vietnam à l’Afghanistan en passant par l’Irak. Et le conflit en Ukraine ne devrait pas changer la donne, souligne Richard Wolff.

Pour l’Europe, l’heure du choix est également arrivée, puisque que le continent est « en train de perdre la guerre économique avec la Russie ». Les Européens vont devoir se demander s’ils veulent accompagner la dégringolade américaine ou se ranger du côté des BRICS, souligne l’économiste.

Début avril, le Président français Emmanuel Macron avait d’ailleurs déjà montré des signes d’agacement, remettant en cause l’extraterritorialité du dollar.

Le dollar en péril

Le dollar, qui avait pris la place de la livre sterling comme monnaie de référence, est aussi bousculé par la montée de nouveaux blocs économiques. Plusieurs pays veulent se débarrasser de leur dépendance au billet vert américain, le dogme du « pétrodollar » est notamment contesté, y compris par les pays arabes.

« La dédollarisation fait référence à ce qui est déjà en cours – la baisse de l’utilisation du dollar dans le commerce international. Le meilleur exemple est l’Arabie saoudite qui, il y a quelques semaines, a cessé d’exiger que le monde paie le pétrole en dollars et a déclaré qu’elle accepterait désormais les paiements du pétrole en yuan chinois et dans d’autres devises », explique ainsi Richard Wolff.

La chute du dollar pourrait encore s’accentuer si les BRICS proposaient une alternative comme monnaie de réserve, que ce soit le yuan chinois ou une monnaie commune, souligne encore l’économiste.

Début juin, les ministres des Affaires étrangères des BRICS avaient d’ailleurs abordé la question lors d’une réunion au Cap. L’élargissement du groupe à d’autres pays ayant fait des demandes d’adhésion est également l’un des sujets brûlants pour le groupe des cinq.

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