Sabotage des Nord Stream: un attentat terroriste que l’Onu doit examiner, selon Budapest

Attaque contre les Nord Stream, livraisons d’armes occidentales à Kiev, liberté d’expression et adhésion de l’Ukraine à l’UE. Autant de sujets évoqués par le chef de la diplomatie hongroise dans un entretien à Sputnik.

L’attaque contre les gazoducs Nord Stream doit être envisagée comme un attentat terroriste qui demande une enquête approfondie et structurée, estime le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto.

« Quoi qu’il soit arrivé avec le gazoduc Nord Stream, c’est vraiment scandaleux. Parce que c’est, au fond, pour la première fois qu’une importante infrastructure critique européenne subit une attaque. Qui que soit son auteur, c’est une attaque », a-t-il signalé à Sputnik.

« Cette attaque doit être considérée comme un attentat terroriste », a poursuivi le ministre.

Il a ajouté que la Hongrie soutenait « une enquête exhaustive, approfondie, structurée et détaillée de ce qui a eu lieu ».

Selon lui, Budapest soutiendra une enquête de tout type indépendamment de savoir qui en prendra l’initiative. Cependant l’Onu pourrait offrir un mécanisme et lui servir de plateau.

« L’Onu a un rôle à jouer. Parce que l’Onu n’a pas été créée comme une intégration de pays partisans des mêmes idées, mais comme une plate-forme de communication entre les pays qui se considèrent comme ennemis… Je crois que l’Onu doit présenter un mécanisme pour cette enquête. »

Paix en Ukraine et liberté des médias

Peter Szijjarto a également signalé que les sanctions antirusses et les livraisons d’armes occidentales à Kiev n’arrêteraient pas le conflit.

« La mission essentielle de la communauté internationale à l’heure actuelle doit consister à sauver les vies, parce que nous ne voulons pas que les gens meurent. Comment pouvez-vous le faire? Avec des sanctions? Non. Avec des livraisons d’armes? Non. Uniquement grâce à la paix », a-t-il déclaré en ajoutant que pour y parvenir Budapest appelait à un cessez-le-feu immédiat.

La position de l’Occident qui, d’une part, appelle à la liberté des médias et, de l’autre, frappe certains d’entre eux de sanctions, rend perplexe le ministre.

« On nous critique souvent pour ne pas assurer la liberté des médias en Hongrie. Mais l’unique raison de cette critique réside dans le fait que contrairement à toute autre partie d’Europe les médias en Hongrie sont vraiment polarisés », a-t-il expliqué.

Droits des minorités

Revenant sur l’Ukraine, il a signalé que si Kiev voulait adhérer à l’Union européenne, il devait garantir les droits des minorités nationales.

« Je ne voudrais pas aller trop loin, mais je peux dire que la protection des communautés nationales est un des principes fondamentaux de l’Union européenne… Si quelqu’un veut avancer en direction de l’Union européenne, il doit obligatoirement avoir des garanties puissantes dans sa législation nationale pour la protection des droits des communautés ethniques », a-t-il indiqué en suggérant la situation des Hongrois en Ukraine.

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