L’Europe importe de plus en plus de gaz naturel liquéfié (GNL) russe en 2022 comparé à l’année dernière, malgré les sanctions appliquées contre la Russie, selon les chiffres de l’organisme d’information sur les prix Icis.
Les importations de l’Europe en gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance de Russie se sont beaucoup amplifiées depuis le début de l’année 2022 par rapport à 2021, en dépit des sanctions sur le charbon et le pétrole russes, écrit le journal allemand Handelsblatt, citant Icis (Independent Commodity Intelligence Services), une société d’études de marché.
« Alors que l’Union européenne renforce l’embargo pétrolier contre la Russie, ses importations de gaz naturel liquéfié russe atteignent un nouveau sommet. Par rapport à l’année précédente, l’UE, y compris le Royaume-Uni, a acheté près de 21% de GNL de plus à la Russie », indique le journal.
Selon Andreas Schroeder, expert en gaz chez Icis, la Russie représente désormais 13% de toutes les importations européennes de GNL.
« Et ce volume augmente de manière significative », a-t-il déclaré au journal.
Des chiffres qui en disent long…
M.Schroeder a ajouté que l’Allemagne pourrait aussi recevoir une partie du GNL russe. Bien qu’elle n’ait pas encore son propre terminal et continue d’acheter du gaz aux pays voisins, tels que la France, la Belgique et les Pays-Bas.
Selon le journal, de janvier à novembre, l’Europe et le Royaume-Uni ont acheté du GNL russe pour environ 28 milliards de dollars.
« Et cela malgré le fait que le flux de gaz conventionnel en provenance de Russie s’est presque complètement arrêté en quelques mois », souligne la publication.
GNL importé l’année dernière
Néanmoins, le volume envoyé par la Russie vers l’Europe via les terminaux GNL est proportionnellement faible. « L’année dernière, de janvier à novembre, les pays membres de l’UE ont importé 133 milliards de mètres cubes de gaz par gazoducs. Au cours de la même période, les importations russes de GNL se sont élevées à un peu plus de 15 milliards de mètres cubes. Au cours des 11 premiers mois de cette année, elles sont un peu inférieures à 18 milliards, contre 60 milliards reçus par pipelines », détaille Handelsblatt.
Par conséquent, les experts s’attendent à un déficit du marché mondial du GNL l’année prochaine. Selon les prévisions de Schroeder, il pourrait s’élever à environ dix milliards de mètres cubes.
Après le déclenchement de l’opération spéciale russe pour démilitariser et dénazifier l’Ukraine, l’Occident a intensifié sa pression sur Moscou avec d’autres volets de sanctions. L’Union européenne en a déjà adopté huit, dont un embargo sur le charbon et le pétrole. Mais tout cela s’est transformé en problèmes pour les États-Unis et l’Europe eux-mêmes, provoquant une hausse des prix du carburant et une inflation record.