Ce n’était pas qu’un fait divers” : Marseille rend hommage à Alban Gervaise, un médecin militaire égorgé “au nom d’Allah” devant l’école catholique de ses enfants par Mohamed L.

Les proches d’Alban Gervaise, tué à coups de couteau en mai devant l’école de ses enfants, ont rendu hommage à ce quadragénaire “tué dans la douleur et l’injustice”.

“Ce n’était pas qu’un fait divers”. Samedi à Marseille, les proches d’Alban Gervaise, tué à coups de couteau en mai devant l’école de ses enfants, ont rendu hommage à ce quadragénaire “tué dans la douleur et l’injustice”, selon les mots du maire Benoît Payan.

Six mois après la mort de ce père de famille, médecin militaire, son épouse a organisé une cérémonie solennelle à l’aide de la mairie mais aussi de l’armée, en présence de l’archevêque de Marseille et du préfet de région notamment.

(…) Egalement présente à la cérémonie, la préfète de police a décoré les deux hommes venus en aide à Alban Gervaise au moment de l’agression, qui avaient permis à la police d’interpeller son agresseur: un acte de bravoure qui “nous a permis d’avoir ces quelques jours supplémentaires à ses côtés et de pouvoir lui dire au revoir”, a remercié Christelle Gervaise.

BFMTV

Aujourd’hui, Marseille a rendu à hommage à Alban Gervaise, poignardé devant un collège catholique. Mohamed L., le tueur, a crié avoir agi « au nom d’Allah ».
Dans la presse, c’est devenu : « L’agresseur, de nationalité française, avait déclaré avoir agi » au nom de Dieu » . pic.twitter.com/BlWaKoGkX6— Pierre Sautarel (@FrDesouche) November 26, 2022


20/10/2022

MàJ : La veuve d’Alban Gervaise dément fermement avoir refusé de médiatiser l’affaire, contrairement aux déclarations des instances militaires

Compte FB de Christelle Gervaise :

Le cabinet du Chef d’Etat Major des Armées, l’hôpital militaire de Laveran (Marseille) et le service communication du Gouverneur militaire de Marseille avaient pourtant tous déclaré que la famille refusait toute forme de médiatisation :

Valeurs actuelles, 16 juin 2022

Boulevard Voltaire, 2 juin 2022

Pour la 1re fois, l’épouse d’Alban Gervaise, médecin militaire assassiné devant ses enfants, réagit publiquement sur un article. @MarianneleMag
Elle nie le fait qu’elle refuse la médiatisation de l’affaire, ce qui est donc une étrange #fakenews colportée par on ne sait qui. pic.twitter.com/p0fX0HlHdu— Karen Adhar (@KarenAdhar) September 5, 2022


05/09/2022

MàJ : La thèse du “déséquilibré” ne passe pas

En mai dernier à Marseille, un médecin militaire était attaqué au couteau devant l’école privée catholique de ses enfants par un homme prétendant agir « au nom de Dieu ». Pourtant, l’enquête a rapidement écarté la piste terroriste. Retour sur une affaire aux nombreuses zones d’ombre.[…]

Ce n’est pas l’avis d’une « source proche du dossier » citée par le quotidien la Provence, qui estimait, dès la soirée du 10 mai, que « l’acte terroriste est de moins en moins probable ». Aujourd’hui, la procureure de Marseille Dominique Laurens confirme auprès de Marianne : « Le parquet a mené toutes les diligences visant à déterminer si cet acte relevait ou non d’une qualification terroriste, et ce, en lien en temps réel avec le Parquet national antiterroriste (PNAT). Les vérifications et investigations menées à cette fin ont conduit à écarter le caractère terroriste de l’acte commis à l’encontre de Monsieur Gervaise. »[…]

CIBLE RELIGIEUSE

Le ton semblait donné dès le 10 mai, quand le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin twittait moins d’une heure après les faits : « Un homme a été violemment agressé au couteau à Marseille devant un collège en fin d’après-midi. L’auteur a été interpellé. Merci aux passants et aux services de police pour leur réaction rapide. » Plus que ces précautions langagières, c’est le flou du message qui interroge : alors que six ou sept personnes sont chaque jour victimes de coups de couteau dans la cité phocéenne, Gérald Darmanin a jugé urgent de communiquer sur ce fait précis, sans préciser que l’« homme violemment agressé » était un militaire, et en passant sous silence le caractère confessionnel du « collège » en question.

« Si le sauvage assassinat de mon confrère d’armes, en tant que personne, est le fruit du hasard, je reste persuadé que le choix de cibler une école catholique pour y trouver une victime n’est certainement pas dû, lui, au hasard, déclare à Marianne un médecin en retraite de l’hôpital Laveran, dont le point de vue est largement partagé. Il y a manifestement eu volonté, de punir, de tuer, de sacrifier un chrétien ! Cela a la même valeur que dans une église ou devant une école d’une autre confession ! Les précédents ont tous été, à ma connaissance, qualifiés d’actes terroristes. Leur retentissement sur le plan national et médiatique a été tout autre. »[…]

« On nous dit qu’il est fou pour ne pas parler de terrorisme, déplore un policier marseillais. Mais il faut l’être un minimum pour massacrer quelqu’un à coups de couteau, comme les autres “fous de dieu”. » Notre ancien médecin de l’hôpital Laveran nuance : « Je laisserai à mes confrères experts psychiatres le soin d’apprécier l’état mental de l’auteur des faits et à la justice de déterminer sa responsabilité… ou son irresponsabilité pénale. » Publié à la mort d’Alban Gervaise, le communiqué du ministre des Armées rappelait qu’« une information judiciaire est en cours : elle permettra de faire toute la lumière sur ce drame. » Avant l’oubli ?

Marianne

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