Gazprom sur le point de battre un record d’approvisionnement de gaz en Europe

La crise énergétique en Europe, où les prix du gaz battent des records historiques, n’a rien à voir avec la Russie, a déclaré le porte-parole du Kremlin, listant la reprise économique, les stocks de gaz bas et la baisse de la production d’énergie éolienne en Europe comme facteurs de la hausse des prix.

Le cours du gaz naturel continue de flamber, atteignant de nouveaux records historiques sur les marchés européens en raison de la forte demande à l’approche de l’hiver. Si, comme l’avait remarqué le patron de Gazprom Alekseï Miller, la Russie n’a pas « de problèmes de manque de réserves pour les 100 prochaines années« , le porte-parole du Kremlin a ajouté que l’entreprise était, entre autres, sur le point de battre un record d’approvisionnement de gaz en Europe.

« Autant que je sache, Gazprom est en contact permanent avec ses contreparties en Europe. Gazprom est proche des volumes record d’approvisionnement en gaz vers l’Europe cette année, c’est-à-dire que tous les excédents autorisés sont fournis par Gazprom dans le cadre des contrats existants. Quant aux négociations pour l’avenir, […] je recommande de contacter la société », a déclaré Dmitri Peskov aux journalistes.

Évoquant les causes de la crise, M.Peskov a cité plusieurs facteurs qui, selon lui, ont coïncidé.

« Cela est lié au processus de la reprise économique, en conséquence, la consommation de ressources énergétiques augmente. Cela est lié aux stockages de gaz souterrains non remplis, les statistiques montrent qu’ils sont en effet moins remplis par rapport à la même période de l’année dernière.

Ensuite, la production éolienne a considérablement diminué en Europe, ce qui est simplement dû aux changements climatiques, quand le climat est calme, on reçoit peu de production éolienne », a déclaré Dmitri Peskov.Néanmoins, comme il l’a précisé, la crise du gaz n’est pas liée à la Russie: « Seuls les non-professionnels, seules les personnes qui ne comprennent pas ce qui se passe peuvent de quelque manière que ce soit mentionner la Russie dans ce contexte », a ajouté le porte-parole du Président russe.

Des réserves de gaz pour les 100 prochaines années

Les prix du gaz ont battu de nouveaux records mercredi 6 octobre, s’envolant de 25% sur les marchés européens face à une demande qui ne cesse d’augmenter avant l’hiver.

Les États-Unis et l’Agence internationale de l’énergie pointent Moscou de ne pas ouvrir suffisamment les robinets afin d’obtenir la mise en service au plus vite du gazoduc Nord Stream 2 exploité par le russe Gazprom. Le géant gazier dément toute manipulation du marché.

En outre, des analystes de la banque danoise Saxo Bank estiment que le Nord Stream 2 pourrait faire baisser les prix du gaz et réduire les risques énergétiques pour l’Europe cet hiver.Gazprom affirme que sa production de gaz en 2021 devrait dépasser les 510 milliards de mètres cubes, un niveau jamais vu depuis une décennie.

Le patron de Gazprom Alekseï Miller a pour sa part détaillé que les capacités de production excédentaires de Gazprom étaient susceptibles de répondre à la demande grandissante et que certains gisements pour lesquels Gazprom préparait actuellement une exploitation dans la péninsule de Yamal (nord de la Sibérie occidentale) resteraient en service jusqu’en 2132. »Aussi froid que soit l’hiver, nous restons toujours un fournisseur sûr. Nous honorons toujours entièrement nos engagements contractuels », a-t-il conclu.

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