L’Iran lance un front anti-US-Israël – depuis l’Irak, avec Tel Aviv dans la ligne de mire, et construit une base militaire face au Golan.
La Russie, l’Iran, la Syrie et le Hamas ont adopté six mesures pour contrer le projet américano-israélien de frapper des cibles militaires iraniennes en Syrie, projet finalisé par le conseiller à la sécurité nationale John Bolton à Jérusalem, il y a deux semaines. Ce plan vise à frapper les Brigades Al Qods d’Iran et les milices chiites alliées en Syrie et à l’ouest de l’Irak, nous révèlent les sources militaires et de renseignement de DEBKAfile.
Les États-Unis et Israël ont accepté de maintenir mutuellement une couverture aérienne et militaire réciproque pour leurs opérations en Syrie. Cet accord a été mis en œuvre le 23 août, lorsque des avions non identifiés ont bombardé un convoi iranien chiite Khataib sur l’autoroute syro-irakienne.
L’alliance irano-syro-hamas, soutenue par la Russie, a par la suite mis en place six contre-mesures :
1. Le ministre iranien de la Défense, Amir Hatami, est arrivé à Damas en tête d’une importante délégation militaire afin de signer des pactes de vaste coopération militaire avec le dirigeant syrien Bashar Assad. Les responsables israéliens et américains qui ont initialement dévoilé cette action se sont vus contraints de jeter un second regard sur ses portées.
2. De fait, ces accords autorisent l’Iran à renforcer son emprise militaire sur la Syrie, soutenue par la promesse d’une couverture militaire et aérienne russe sur le modèle de l’engagement mutuel américano-israélien.
3. Téhéran et Damas ont décidé de riposter à toute attaque américaine ou israélienne contre les forces de la milice iranienne Al-Qods ou chiite en Syrie, en ciblant les forces militaires américaines postées à l’est de l’Euphrate le long de la frontière syro-irakienne, et les forces de Tsahal à l’intérieur de l’enclave du Golan. Le général Qassem Soleimani, chef d’Al Qods, est le chargé officiel de ces opérations.
4. Nos sources exclusives révèlent également que les nouveaux pactes militaires signés par l’Iran et la Syrie prévoient explicitement l’érection de trois grandes bases militaires iraniennes en Syrie en qualité de plaques tournantes pour les divers postes de commandement iraniens dispersés à travers le pays; un à l’extérieur d’Alep ; un autre entre Damas et la frontière du Golan israélien et un troisième dont le lieu n’a pas été encore déterminé.
5. Suite à ces accords, les États-Unis, la Russie, l’Iran et Israël se sont tous attelés à mettre en place leurs forces d’intervention militaire au Moyen-Orient et autour de la Syrie en vue d’une escalade potentielle.
Les Américains ont accumulé d’importantes forces navales et aériennes dans la région, capables de réagir rapidement, équipées principalement de missiles de croisière Tomahawk.
Les Russes ont amassé une armada maritime face à la côte syrienne. L’arrivée de nouveaux navires de guerre, le vendredi 31 août, ont porté leur nombre à 24.
Les réseaux syriens de défense aérienne sont en alerte de guerre depuis le début de la semaine. La présence de Tsahal au nord d’Israël a été renforcée et leurs troupes en état d’alerte.
6. Vendredi, l’Iran a déclaré avoir fourni à ses alliés chiites irakiens des missiles sol-sol d’une portée entre 200 et 700 km. A l’ouest de l’Irak, c’est-à-dire d’Anbar, où Soleimani a concentré une importante force militaire, ses roquettes ciblent Tel-Aviv ; et ceux au sud de l’Irak, visent la capitale saoudienne de Riyad. Les principaux alliés des États-Unis dans la région sont donc sous la menace irakienne des missiles iraniens.
Les sources militaires de DEBKAfile notent que ces missiles sont depuis longtemps entre les mains des milices chiites irakiennes sous le pouce de Téhéran. La décision actuelle des dirigeants iraniens de diffuser cette information à ses ennemis a tous les éléments d’une menace ouverte.
Dans des articles antérieurs, nos sources ont souligné qu’une confrontation américano-israélienne avec l’Iran en Syrie se répercuterait inévitablement sur l’Irak.
Le Hamas a rejoint la bataille de jeudi lorsque son leader a noté que l’organisation palestinienne avait également des roquettes capables d’atteindre Tel-Aviv. Acte qui prouve la collaboration entre les dirigeants palestiniens de Gaza et Téhéran.