[…] Toujours est-il, que si aucune équipe africaine n’a brillé, la victoire de la France est celle de l’Afrique par procuration : dans les salons feutrés, les gargotes, les endroits cosy des capitales africaines, tous les chœurs chantaient à l’unisson pour la France, et les cœurs battent la chamade, lorsque les Croates menaçaient ou ont réduit le score de 4 à 2.
Par contre, les dribles et surtout les buts de Kylian Mbappé ou de Paul Pogba faisaient délirer des salles, on se jettait bras-dessus-dessous, on criait à tue-tête. Car quelqu’un qui ne connaît pas la France géographiquement, s’il observe la configuration des onze joueurs, il dira que ce pays se trouve en Afrique.
Et le dessein de la semaine de Plantu dans le dernier numéro de l’Express parle de 78% de joueurs africains au sein des Bleu. Ce n’est pas marginal. Car comme il y a 20 ans, l’histoire démontre une fois de plus, toute la beauté de l’incestueuse ambigüité du «je t’aime moi non plus» qui symbolise malgré tout, la force multiraciale de la France.
20 ans avant, c’est Lilian Thuram, Zinedine Zidane et autre Thierry Henry qui donnaient un éclat particulier au drapeau français. 20 ans après, c’est Paul Pogba, Kylian Mbappé, Ngolo Kanté et autres Samuel Umtiti, qui font flotter les couleurs bleu-blanc-rouge sur le toit du monde.
Tout comme ces tirailleurs venus des quatre coins du continent qui ont versé leur sang pour la gloire de la France, ils ont versé leur sueur pour le rayonnement du bleu français. Forcément, l’Afrique savoure cette victoire comme la sienne, convaincue que sans elle, ces Coqs, parfois maladroitement si fiers de leurs origines auraient eu du mal à s’émanciper dans leur basse-cour. […]