Vers un génocide des chrétiens au Nigéria ?

Au Nigeria, des centaines de personnes ont été tuées ces dernières semaines dans des attaques de bergers nomades Peuls contre les paysans, chrétiens en majorité. L’Église craint une véritable épuration ethnique.

Dans une déclaration publiée le 29 juin dernier, jour de la fête des saints apôtres Pierre et Paul, les évêques catholiques du Nigeria ont une fois de plus demandé au président Muhammadu Buhari de démissionner s’il ne pouvait pas garantir la paix et la stabilité dans son pays. Avec plus de 190 millions d’habitants, le Nigéria est le pays plus peuplé de toute l’Afrique.

Selon Amnesty International, les violences ont fait au moins 1 823 morts au Nigeria entre le 1er janvier et le 27 juin 2018, soit deux fois plus qu’en 2017 (894 victimes).

Dans le texte signé par le président de la Conférence des évêques catholiques du Nigéria (CBCN) et le secrétaire de l’épiscopat, Mgr Augustin Akubeze, archevêque de Benin City, et Mgr Camillus Umoh, évêque d’Ikot Ekpene, l’Église demande au président Buhari «d’épargner au pays de nouvelles souffrances en lui évitant le chaos, l’anarchie et la ruine». Les évêques déplorent que leur dernier appel, «comme tous les appels précédents», ait été «totalement ignoré» par ceux qui ont la «responsabilité première» de protéger la vie et les biens des Nigérians. […]

Et si l’épiscopat nigérian remet en question la plus haute autorité du pays — Muhammadu Buhari cherche à se faire réélire aux élections présidentielles de 2019 – c’est en raison de son inaction face aux violences commises contre la communauté chrétienne du Nigeria par les bergers Peul (appelés aussi Foulani ou encore Fellata), une ethnie de bergers nomades musulmans qui s’occupe essentiellement d’élevage de brebis. […]

«Ne faites pas la même erreur que pour le génocide au Rwanda. Il a eu lieu au vu et au su de tous, mais personne ne l’a arrêté. Et nous savons comment ça s’est terminé», a exhorté Mgr William Amove Avenya, évêque de Gboko, dans l’État de Benue, avant de conclure au micro de l’AED : «Nous s

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