15 000 suppressions de postes dans les hôpitaux attendues cette année

« Marée blanche » du 15 mai 2018 à Paris – Place des Invalides – Ministère de la santé / © Serge d’Ignazio

« Plusieurs centaines de soignants ont manifesté hier à Paris, bloquant un temps les Champs Élysées, pour protester contre les nouvelles suppressions de postes que le gouvernement souhaite imposer à l’hôpital. Lors de son interview télévisée du 15 avril dernier, Emmanuel Macron avait pourtant affirmé que l’hôpital ne souffrirait pas de coupes budgétaires durant son quinquennat.

Les objectifs fixés par la loi de financement de la Sécurité sociale (votée fin 2017) exige pourtant des économies de plusieurs millions d’euros de la part des établissements de santé pour la seule année 2018. De sévères coupes sont attendues notamment du côté du personnel, qui représente le gros de la masse budgétaire des hôpitaux.

Le plan d’accompagnement à la transformation du système de santé (PATSS) que le ministère de la Santé a publié confirme que les hôpitaux devront réaliser un « effort » de 1,2 milliard d’euros sur la masse salariale ces quatre prochaines années, dont 960 millions pour la seule année en cours. « Des économies, en somme, s’indigne le syndicat Sud Santé. Au total, ce sont au moins 15 000 emplois d’hospitalier-es qui sont voués à la destruction dès cette année ! »

Voilà qui tranche avec les promesses présidentielles. « 960 millions d’euros d’économies, c’est comme si on nous demandait de supprimer 15 000 emplois, déclarait déjà il y a quelques jours Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF) au micro de France télévision. Je ne crois pas qu’il y ait des emplois en trop à l’hôpital. Il suffit de pousser la porte d’un service hospitalier pour voir que le quotidien n’y est pas rose. »

Un recours accru à la prise en charge ambulatoire des patients, hors de l’hôpital, s’annonce donc, avec de nouvelles suppressions de lits. « On en manque déjà cruellement, notamment pour sécuriser l’aval des urgences et tenter de limiter leur engorgement », déplore le syndicat Sud santé. « Le gouvernement programme les nombreuses crises à venir de nos services d’urgences », prévient-il. Des manifestations unitaires de défense de la fonction publique, et notamment du système de santé, sont prévues le 22 mai prochain, partout en France ».

Basta !, le 16 mai 2018

Partager cet article