Les lecteurs de Dreuz.info se souviennent que nous avons longuement rapporté que Hunter Biden avait siégé au conseil d’administration de Burisma, quand son père, alors vice-président, était en charge du dossier Ukraine, et alors que son fils ne parle pas ukrainien, et n’a aucune connaissance dans le domaine pétrolier. Ce que nous ne savions pas à l’époque, et qui vient d’être révélé, c’est qu’une source confidentielle du FBI a déclaré, lors d’un entretien en juin 2020, que Joe Biden aurait été payé 5 millions de dollars par un dirigeant de la société ukrainienne.
La Républicaine de Géorgie Marjorie Taylor Greene a révélé jeudi le contenu d’un document du FBI détaillant un système de corruption impliquant le président Joe Biden, que le FBI a fini par permettre aux membres de la commission de surveillance de la Chambre des représentants de consulter après des semaines de résistance. Le document, pour être précis, est le formulaire FD-1023 qui comprend des allégations d’une source humaine confidentielle détaillant le système de paiement.
Il convient ici de préciser que la source en question travaillait depuis une dizaine d’années comme source du FBI, qui a payé ses informations.
En cause, la compagnie pétrolière ukrainienne Burisma, dont Dreuz a longuement détaillé les affaires de corruption, et l’implication de Joe Biden, lequel s’était publiquement vanté à l’époque d’avoir fait pression sur l’Ukraine pour qu’elle renvoie le procureur de l’enquête contre Bursima, sans quoi il ne verserait pas le milliard de dollars d’aide qui était promis par les Etats-Unis. Burisma faisait alors l’objet d’une enquête pour corruption par le procureur général ukrainien Viktor Shokin. La société a engagé Hunter Biden pour « faire disparaître les problèmes », a déclaré Greene. « C’est ce qu’ils ont spécifiquement dit ».
« [Le propriétaire de Burisma] a également dit qu’il avait payé 5 millions de dollars à un Biden et qu’il avait payé 5 millions de dollars à un autre Biden », a poursuivi Greene. « Et tout cela n’était que de la corruption pour faire renvoyer Shokin et mettre fin à l’enquête sur Burisma ».
Greene a indiqué que le propriétaire de Burisma avait conservé les documents relatifs aux paiements effectués aux Biden.
Viktor Shokin a été démis de ses fonctions en 2016.
Greene a juré de continuer à poursuivre l’affaire et a déclaré qu’elle avait « de grandes attentes » que le FBI continue à coopérer avec la Chambre. Elle a toutefois déploré que le FBI n’ait pas autorisé la publication du document FD-1023.
Que contient le document du FBI
Le document FD-1023 généré par le FBI et daté du 30 juin 2020, contient l’entretien du FBI avec une source confidentielle « très crédible » qui a détaillé les multiples réunions et conversations qu’elle a eues avec un haut dirigeant de Burisma pendant plusieurs années, à partir de 2015. Le formulaire évoque donc un système de corruption criminel entre le vice-président de l’époque, Joe Biden, et un ressortissant étranger, qui impliquait d’influencer les décisions politiques des États-Unis.
Selon le document, le cadre de Burisma a demandé conseil à la source confidentielle, un professionnel des affaires, sur l’obtention de droits pétroliers américains et l’implication dans une société pétrolière américaine, ont déclaré les sources qui ont lu le document. Le cadre de Burisma s’entretenait avec la source confidentielle pour « obtenir des conseils sur la meilleure façon d’aller de l’avant » en 2015 et 2016.
La source confidentielle a déclaré que le cadre de Burisma avait discuté du rôle de Hunter Biden au sein du conseil d’administration de Burisma. Elle a demandé pourquoi le cadre de Burisma avait besoin de ses conseils pour acquérir un accès au pétrole américain s’il avait Hunter Biden au conseil d’administration. Le cadre de Burisma a répondu en qualifiant Hunter Biden d’ »idiot ».
Le cadre de Burisma a expliqué à la source confidentielle que Burisma devait « payer les Biden » parce que le procureur ukrainien Viktor Shokin enquêtait sur Burisma, et a expliqué combien il serait difficile d’entrer sur le marché américain au milieu de cette enquête.
La source confidentielle a ensuite détaillé cette conversation, et qu’il a dit au cadre de Burisma qu’il « payait les Biden 50 000 dollars chacun », ce à quoi le cadre de Burisma a répondu qu’il ne s’agissait « pas de 50 000 dollars », mais de « 5 millions de dollars ».
« 5 millions de dollars pour un Biden, 5 millions de dollars pour l’autre Biden », a dit le cadre de Burisma à la source du FBI.
Les paiements de 5 millions de dollars font référence à une sorte de « provision » que Burisma avait l’intention de payer aux Biden pour traiter un certain nombre de questions, y compris faire annuler l’enquête menée par Shokin.
La source a déclaré au FBI que selon elle, le paiement de 5 millions de dollars à Joe Biden et le paiement de 5 millions de dollars à Hunter Biden ont eu lieu, sur la base de ses conversations avec le cadre de Burisma.
Elle a déclaré que le cadre de Burisma lui avait dit qu’il avait « payé » les Biden d’une telle manière « par le biais de tant de comptes bancaires différents » que les enquêteurs ne seraient pas en mesure de « démêler cela pendant au moins 10 ans. »
Le document fait ensuite référence au « Big Guy », qui serait une référence à Joe Biden.
Le cadre de Burisma a déclaré à la source confidentielle qu’il « n’a pas payé directement le grand patron ».
Cette personne, la source confidentielle évoquée dans le document, a été utilisée par le FBI comme une source d’information régulière et fiable depuis 2010 et elle a été payée environ 200 000 dollars par le bureau.
Un formulaire FD-1023 est utilisé par les agents du FBI pour enregistrer des témoignages provenant de sources humaines confidentielles. Le formulaire est utilisé pour documenter des informations telles qu’elles ont été racontées à un agent du FBI, mais l’enregistrement de ces informations ne permet pas de les valider ou de les comparer à d’autres informations connues du FBI.
L’affaire de corruption de Biden, que le FBI a refusé pendant plusieurs semaines de communiquer aux membres du congrès, a été révélée le jour même où le département de la Justice (dont dépend le FBI) a déposé plainte contre Donald Trump de 7 chefs d’accusation.
© Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.