Patriot vs. Kinjal : la Russie remporte le premier affrontement direct contre l’OTAN en Ukraine

Le premier affrontement direct entre la Russie et l’OTAN a eu lieu à Kiev dans la nuit du 16 au 17 mai. Cette nuit-là, pour la première fois, la Russie a utilisé dans le conflit ukrainien son missile hypersonique de nouvelle génération «Kinjal». Alors que le système de défense américain Patriot est considéré comme invicible, il fut soit détruit, soit largement endommagé. Les Etats-Unis ne peuvent se permettre de le reconnaître, car l’impact politique — et économique est véritable : la Russie a changé le cours psychologique de la guerre.

Le système de défense aérienne américain Patriot est considéré comme le summum de la défense aérienne et son prix est à la hauteur des attentes. De son côté, la Russie avait annoncé la mise au point d’un nouveau missile hypersonique, le «Kinjal» quasiment infaillible en raison de sa vitesse. Le premier affrontement entre les deux armées, russe et américaine, sur le sol ukrainien a tourné à l’avantage de la Russie. Et c’est un moment très important dans ce conflit.

Des vidéos amateures sont diffusées et montrent que le tir a porté et que les missiles tirés par le système Patriot n’ont donc pas touché leur cible.

Or, si les Etats-Unis ont bien été obligés de reconnaître que le système Patriot a été touché, ils minimisent au maximum l’impact. Comme le diffuse immédiatement CNN :

«Les dommages causés à un système de défense aérienne Patriot à la suite de l’attaque au missile russe près de Kiev mardi matin sont minimes, ont déclaré trois responsables américains à CNN, l’un d’eux les décrivant comme des dommages «mineurs».»

Ce scénario est immédiatement repris par les médias occidentaux, chiens fidèles de leur maître. Ils reprennent tout d’abord la version négationniste américano-ukrainienne :

Il suffit de resserrer quelques boulons et il va marcher … S’accrochant au fait qu’il est toujours opérationnel :

Aucune vidéo à l’appui n’est diffusée et six blogueurs ukrainiens, qui ont diffusé immédiatement les images et les informations concernant la destruction du système Patriot à Kiev sont interpellés par le Service de sécurité ukrainien SBU. Comment maintenir cette fable avec de telles images ?

Car il s’agit bien, quel que soit le degré d’atteinte, d’un échec du système Patriot. Comme le note Military Watch Magazine, ce média militaire spécialisé en anglais :

«Les Patriots ont été chargés de protéger la capitale à la suite des frappes russes majeures sur des infrastructures critiques, avec leur mobilité beaucoup plus faible et leurs arcs de tir plus limités que même les variantes de l’ère soviétique du système S-300 limitant leur aptitude à être utilisés près des lignes de front dans l’Est de l’Ukraine. Le système Patriot ciblé aurait tiré 32 intercepteurs sur les missiles balistiques Kinzhal qui le visaient, qui ont tous échoué, cette salve à elle seule ayant coûté environ 96 millions de dollars.»

Et cela met un terme au mythe de l’invincibilité des systèmes Patriot, mythe qui devait justifier leur prix, environ 700 millions de dollars. Les Américains étant des commerçants avant tout, ils comprennent parfaitement le premier impact sur le marché mondial des armes de cette victoire russe.  

Mais beaucoup plus que cela, dans le cadre du conflit en Ukraine, la Russie a montré qu’elle pouvait toucher le territoire tenu par l’armée atlanticuo-ukrainienne où elle voulait et ainsi elle vient de rééquilibrer le rapport des forces à son avantage. Comme le rappelle ce média camerounais :

«Dans la dernière modification du PAC-3 Patriot, le système US ne peut voir que le Kinjal, mais pas le détruire. Tout dépend de la vitesse à laquelle le missile fonce.

Les experts expliquent que la vitesse du Kinjal est si élevée qu’aucun système aérien de défense ou de défense antimissile n’a le temps de réagir. Aussi, les experts contemplent avec humour l’affirmation de l’Ukraine selon laquelle elle aurait réussi à intercepter les Kinjal. Comme CNN le rapporte, cela a été déclaré non seulement par les autorités de Kiev, mais aussi par le Pentagone. Cependant, plus tard, une source du ministère russe de la Défense a nié cette information et, dans la nuit du 16 mai, le monde a reçu des preuves éloquentes de la victoire des armes russes dans un duel avec les systèmes aériens américains de défense grâce à des vidéos postées par des habitants de Kiev.»

Et comme nous le voyons, les Etats-Unis et leurs satellites n’arrivent pas à sortir de cette impasse médiatico-militaire : ils ne peuvent se permettre un échec de cette ampleur.

Par Karine Bechet-Golovko

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