La chef du gouvernement italien a dénoncé la réaction de la France, dans le cadre des tensions autour de l’Ocean Viking.
En réponse au refus de Rome de faire accoster le navire, Paris a annoncé des mesures de rétorsion à l’encontre de l’Italie. «J’ai été très marquée par la réaction agressive du gouvernement français qui est incompréhensible et injustifiée» : ce 11 novembre, devant la presse, la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni a dénoncé la réaction de Paris après le refus des autorités italiennes de faire accoster l’Ocean Viking transportant des migrants.
Contraintes de l’accueillir, les autorités françaises ont annoncé des mesures de rétorsion envers l’Italie. Giorgia Meloni a toutefois assuré vouloir trouver «une solution européenne» à la question migratoire. «Ce n’est pas intelligent de se disputer avec la France, l’Espagne, la Grèce, Malte ou avec d’autres pays.
Je veux chercher une solution commune», a-t-elle souligné. Le navire Ocean Viking avec 230 migrants à bord est arrivé ce 11 novembre au port de Toulon (Var) et «un tiers» de ses passagers seront «relocalisés» en France, a annoncé Paris qui a critiqué le «choix incompréhensible» de l’Italie de ne pas accepter le navire de l’ONG SOS Méditerranée.
«Quelque chose ne fonctionne pas», estime Meloni En guise de protestation, la France a décidé de suspendre «à effet immédiat» l’accueil prévu cet été de 3 500 réfugiés actuellement en Italie. La France «tirera aussi les conséquences» de l’attitude italienne sur les autres aspects de sa «relation bilatérale», a affirmé le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
Giorgia Meloni a pour sa part repris les justifications avancées la veille par son ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi qui avait rétorqué à son homologue français que l’Italie avait accueilli cette année près de 90 000 migrants alors que les pays européens qui s’étaient engagés à l’aider et à prendre en charge 8 000 personnes n’en avaient finalement accueilli que 117.
«Quelque chose ne fonctionne pas» dans la gestion européenne des migrants, a estimé Giorgia Meloni, soulignant qu’«il n’est écrit dans aucun accord» que l’Italie doit être «le seul port possible de débarquement en Méditerranée». Giorgia Meloni a souligné que «le jour même» où a commencé le différend autour du navire Ocean Viking, l’Italie «a accueilli 600 migrants sur ses côtes».