Moscou indique que 64 navires chargés de céréales attendent l’inspection dans le cadre de l’accord céréalier, contrairement à « plus d’une centaine » selon des informations de l’Onu. La partie ukrainienne crée artificiellement des entraves au départ, alors que l’Onu « reste inactive ».
La Russie dément l’information de l’Onu sur une centaine de bateaux chargés de céréales qui attendraient leur inspection avant de partir.
« Actuellement, 64 navires se trouvent dans les zones d’inspection et dans des ports ukrainiens. C’est la partie ukrainienne qui forme la liste de leur inspection et de leur départ. Les représentants russes ne l’influencent aucunement », a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué publié le 21 janvier.
L’instance a ainsi réagi à la déclaration faite par l’Onu le 18 janvier sur l’attente présumée de plus d’une centaine de navires dans les eaux territoriales turques, dans le cadre de l’accord céréalier. Moscou a également nié les informations faisant état d’un délai d’attente d’inspection qui s’élèverait à 21 jours, selon l’Onu.
Seuls 3% aux pays pauvres
Alors que cette dernière affirme que 44% du blé a été livré aux pays à faibles et moyens revenus et 64% de l’ensemble des céréales à des économies émergentes, la Russie fournit d’autres données:
« Les pays à revenu élevé (l’UE, le Royaume-Uni) ont reçu 8,6 millions de tonnes de marchandises (47%), les pays à revenus supérieurs à la moyenne (la Chine, la Jordanie, la Malaisie, etc.) – 6,1 millions de tonnes (33%). Les pays à revenus inférieurs à la moyenne (le Bangladesh, l’Inde, l’Indonésie, le Pakistan) – 2,9 millions de tonnes (16%). Quant aux pays dans le besoin (la Somalie, l’Éthiopie, le Yémen, le Soudan, l’Afghanistan et Djibouti), seuls 3% y ont été expédiées ».
Ce problème d’accumulation est sciemment crée par des commerçants ukrainiens, poursuit l’institution russe.
« Ils affrètent des bateaux sans prendre en compte les règles et les délais de cette initiative de la mer Noire », explique Moscou. Pour conclure, « il s’agit d’une manipulation et d’une distorsion des faits » par l’Onu.
Le ministère est aussi revenu sur le blocage continu du transfert d’ammoniac (substance utilisée dans la production d’engrais) dans le port de Ioujny dans la mer Noire. Moscou rappelle que son expédition aurait dû reprendre avec le début de l’accord céréalier, ce qui n’est toujours pas le cas. « L’Onu qui appelle à renforcer les exportations céréalières, ne fait rien à ce sujet ».
Blocage des engrais gratuits russes
Le mémorandum aussi signé entre la Russie et l’Onu en juillet 2022 sur l’exportation de produits agricoles russes n’est pas bien respecté non plus, souligne Moscou.
Il cite la situation des 300.000 tonnes d’engrais russes, immobilisées dans des ports européens, censées être transmises gratuitement à des pays pauvres. Jusqu’à présent, le premier et unique lot de 20.000 tonnes a été expédié des Pays-Bas vers le Malawi le 28 novembre 2022:
« Autrement dit, l’expédition d’une si petite partie d’engrais gratuits, sous l’égide de l’Onu, a pris presque cinq mois. La marchandise n’est toujours pas livrée au destinataire », note le ministère.
« Ce sont les commandes commerciales ukrainiennes et les intérêts de bénéficiaires occidentaux qui sont traités sur fond de discussions sur des risques de famine et sur la sécurité alimentaire mondiale. De plus, cela se fait avec une distorsion de la situation réelle de la réaction aux besoins des pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine », conclut Moscou.