Les dirigeants américains et européens réunis à Munich ont essayé de convaincre le reste du monde que l’invasion russe était une menace pour tous. Leurs homologues africains et sud-américains ont fait la sourde oreille.
Lors de la conférence de Munich sur la sécurité, les dirigeants occidentaux ont fait valoir que l’opération russe en Ukraine constituait une menace non seulement pour l’Europe, mais aussi pour le monde entier.
« Il y a eu peu de preuves que leur message est passé », résume le Financial Times.
Le journal a noté qu’un groupe de hauts responsables américains et européens avaient cherché à convaincre le reste du monde de la menace que représentait pour eux l’opération de Vladimir Poutine. Ils ont également voulu leur montrer que la responsabilité de la hausse des prix mondiaux de l’alimentation et de l’énergie incombait à Moscou.
La vice-présidente américaine Kamala Harris a notamment avancé qu' »aucune nation n’est en sécurité » dans un monde où « un pays peut violer la souveraineté et l’intégrité territoriale d’un autre ».
Emmanuel Macron a déclaré que l’invasion russe « néocoloniale, impérialiste » n’était pas « seulement une guerre européenne ». Le chancelier allemand Olaf Scholz a avancé que ce serait le problème de tout le monde si « la loi du plus fort prévalait dans les relations internationales ».
Frustration du Sud global
Leurs déclarations n’ont pas trouvé l’écho voulu.
« Il y avait une frustration palpable parmi certains dirigeants de pays africains et sud-américains sur le fait que la guerre en Ukraine, qui entrera vendredi dans sa deuxième année, accaparait le temps, l’argent et l’attention de l’Occident au détriment d’autres problèmes urgents », constate le Financial Times.
L’Occident reconnaît son échec
Selon le quotidien, les responsables occidentaux ont eux-mêmes avoué que les réunions bilatérales en marge de la conférence avaient révélé une préoccupation beaucoup plus grande des dirigeants africains et sud-américains sur des questions telles que l’inflation, la dette, la hausse des prix de l’énergie et la sécurité alimentaire que pour la guerre en Ukraine.
S’y ajoute un ressentiment persistant à propos du bilan décevant de l’Occident en matière de partage de vaccins contre le coronavirus et d’indemnisation pour les dommages causés par le changement climatique.