L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada soumis aux parlements nationaux européens semble battre de l’aile. En effet, le ministre italien de l’Agriculture a déclaré que son pays ne ratifierait pas un texte qui ne protège pas dûment les appellations d’origine.
Le nouveau ministre italien de l’Agriculture, Gian Marco Centinaio, a annoncé au quotidien La Stampa que son pays ne prévoyait pas de ratifier l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada (CETA).
«Nous ne ratifierons pas l’accord de libre-échange avec le Canada parce qu’il ne protège qu’une petite partie de nos AOP [appellations d’origine protégée, ndlr] et de nos IGP [indications géographiques protégées, ndlr]», a expliqué Gian Marco Centinaio, membre de la Ligue.
Cette position ne restera sans doute pas sans réaction, puisqu’au sein des 28 membres de l’Union européenne (bientôt 27, après le départ annoncé du Royaume-Uni), l’Italie est le pays qui compte le plus grand nombre de produits protégés par des appellations IGP et AOP.
L’accord CETA a été approuvé par le Parlement européen en février 2017 et est entré en vigueur à titre provisoire en septembre dernier. Toutefois, il doit encore être ratifié par les parlements nationaux pour produire ses effets. Ce qui fait que l’annonce de Gian Marco Centinaio vient faire planer un doute sur l’avenir du texte.
Par sa réticence, le nouveau gouvernement italien, qui est composé de membres de la Ligue et du Mouvement Cinq Etoiles (antisystème), fragilise encore plus la position des pays membres de l’UE. Le 13 juin, Rome a déclaré son mécontentement face à la politique migratoire européenne et a annoncé vouloir créer un «axe» avec l’Autriche et l’Allemagne contre l’immigration clandestine.