Isabelle Kersimon et Mathieu Gallet étaient jugés le 9 avril 2019 pour diffamation après ses propos sur le Comité contre l’islamophobie en France.
Lorsqu’Isabelle Kersimon a accepté de répondre aux questions du journal de France Culture, le 28 décembre 2015 vers 22 heures, elle ne se doutait probablement pas que cette décision la conduirait, deux ans et demi plus tard, devant la 17e chambre du tribunal de grande instance (TGI) de Paris.
Une interview qui a valu à la journaliste et autrice du livre Islamophobie, la contre-enquête avec Jean-Christophe Moreau, d’être attaquée en diffamation par le par le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF). Mathieu Gallet, président de Radio France à l’époque, est également visé par la plainte.
De nombreux passages de l’interview sont visés par la procédure. Interrogée sur la hausse des actes anti-musulmans comptabilisés par le CCIF en 2015 (+23,5%), Isabelle Kersimon avait vivement critiqué l’association, lui reprochant d’essentialiser les personnes de confession musulmane dans «ce fantasme de communauté dont les lois devraient être au-dessus de celles de la communauté nationale»; critiquant la notion d’islamophobie, un terme «politique […] destiné à faire plier la République sur l’émancipation des femmes, la laïcité et la liberté d’expression»;reprochant aux figures du CCIF d’avoir été «réislamisées par le réseaux des Frères Musulmans» et d’être en quelque sorte «les petits-enfants de Tariq et Hani Ramadan, grandes figures des Frères Musulmans en Europe».
Elle avait aussi attaqué la méthodologie de l’association, dénonçant ses statistiques comme «absolument pas fiables» car elles comptabilisent comme actes islamophobes «des fermetures de mosquées clandestines, des expulsions d’individus impliqués dans des entreprise terroristes».
Isabelle Kersimon accusait aussi le CCIF d’entretenir une «victimisation confessionnelle […] [qui] peut conduire des jeunes gens fragiles à penser que[…] tout le monde les déteste […] et que contre ça il reste à prendre les armes». (…