Les économistes eux, s’accordent sur des tendances générales, globalement favorables aux pays hôtes. Tour d’horizon des faits établis et des idées reçues, au moment où la « marche solidaire et citoyenne » de soutien aux migrants arrive samedi à Calais.
1. Quel impact sur le marché de l’emploi ?
[…] Pour Emmanuelle Auriol, de la Toulouse School of Economics, il est « faux » de dire que l’accueil des immigrés « rajoute du chômage ». « Les migrants occupent des emplois souvent non pourvus, que ce soit dans la construction, la restauration ou les services à la personne », note-t-elle. Autre avantage, mis en valeur par le groupe de réflexion BSI Economics : les flux migratoires augmentent la demande en stimulant la consommation, ce qui « crée potentiellement des emplois » dans les autres secteurs. […]
Anthony Edo, chercheur au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii), insiste : « En moyenne, et à long terme, les études convergent pour dire que l’immigration n’a pas d’effet négatif sur l’emploi. »
2. Quel impact sur la croissance ?
« Il n’y a pas de doute, les migrations accroissent le produit intérieur brut » des pays d’accueil, en stimulant la consommation et l’activité, assure Jean-Christophe Dumont, chef du département migrations à l’OCDE. […]
« Souvent, les migrants qui arrivent n’ont rien, ils ont besoin de tout« , souligne Emmanuelle Auriol. »Leur donner de l’argent revient donc à faire une sorte de plan de relance keynésien« . […]
3. Quel impact sur les finances publiques ?
L’immigration est souvent perçue comme un facteur aggravant pour les finances publiques, notamment dans des pays comme la France ou l’Italie, lourdement endettés – l’argument généralement avancé étant que les immigrés perçoivent plus de prestations sociales qu’ils ne cotisent. Une affirmation qui relève de l’idée reçue, selon Anthony Edo, qui juge l’impact fiscal de l’immigration « globalement neutre ». Car si l’Etat doit assurer la protection sociale des migrants, ces derniers sont souvent jeunes, et ils travaillent. […]