Paris a annoncé le 23 juillet qu’elle accueillerait un certain nombre de Casques blancs, une organisation controversée se présentant comme humanitaire, dont plusieurs centaines de membres ont été récemment exfiltrés de Syrie en Jordanie.
Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé le 23 juillet que la France «prendr[ait] sa part dans l’accueil des Casques blancs [récemment évacués de Syrie avec leur famille]». Dans la nuit du 21 au 22 juillet, plus de 400 Casques blancs, décrits comme des «secouristes volontaires» dans de nombreux médias, avaient été évacués par Israël vers la Jordanie alors qu’ils «semblaient pris au piège face à l’offensive du régime dans le sud syrien», selon les termes employés par l’AFP.
Cette organisation controversée est financée directement par plusieurs grands pays occidentaux dont les Etat-Unis, qui ont débloqué 6,6 millions de dollars en juin 2018 au profit des Casques blancs.
«Cette opération [d’exfiltration] prévoit leur réinstallation dans des pays tiers. La France prendra sa part dans l’accueil des Casques blancs et leurs familles» et «continuera à se mobiliser en faveur de ces personnes courageuses qui ont risqué leur vie jour après jour pour aider la population syrienne», souligne le Quai d’Orsay.
Les Casques blancs évacués vont être hébergés en Jordanie pendant un maximum de trois mois avant d’être transférés vers plusieurs pays. Le Royaume-Uni, l’Allemagne et le Canada se sont déjà manifestés pour les accueillir, selon les autorités jordaniennes.
Damas monte au créneau
En parallèle de la position française, le gouvernement syrien a pour sa part fermement condamné l’exfiltration des Casques blancs par Israël.
«Les mots de condamnation ne suffisent pas à exprimer la colère de tous les Syriens face à ces complots méprisables et au soutien sans limite apporté par les pays occidentaux, Israël et la Jordanie à l’organisation des Casques blancs», a fait savoir une source du ministère syrien des Affaires étrangères, citée par l’agence de presse Sana.
«L’opération criminelle menée par Israël […] a montré la véritable nature [de l’organisation]», poursuit la source, assurant que Damas avait «déjà mis en garde contre les dangers [de cette organisation] pour la sécurité et la stabilité du pays et de la région, en raison de sa nature terroriste».
Moscou et Damas accusent régulièrement les Casques blancs de proximité avec des groupes djihadistes comme le Front al-Nosra (lié à al-Qaïda), notamment en raison de la présence de leurs membres uniquement en zone rebelle armée.
D’après la journaliste indépendante de terrain Vanessa Beeley, les Casques blancs «sont entièrement intégrés dans les régions contrôlées par les terroristes.
Ils fournissent des soins médicaux aux terroristes, ils acheminent les équipements par la Turquie dans les régions terroristes […] Ils ont été filmés participant à l’exécution d’un civil à Alep.
Ils diffusent des vidéos, sur leurs pages dans les réseaux sociaux, des exécutions de soldats et de civils arabes». En juin 2017, un membre des Casques blancs a été exclu de l’organisation après avoir participé à des scènes extrêmement choquantes de décapitation.