Durant l’Euro 2016, SOS Racisme, le Mouvement antiraciste européen (Egam) et la branche croate de l’association Youth Initiative for Human Rights avaient demandé l’interdiction du chant officiel des fans croates, «Lijepa Li si» («Que tu es belle»), jugé «nationaliste, agressif et violent», estimant par ailleurs qu’il ravivait «le spectre de la guerre dans les Balkans.»
L’organe représentatif de la communauté croate de France a nié tout appel à la haine dans le chant de ses supporteurs alors que trois associations, dont SOS Racisme, ont réclamé son interdiction. Le Conseil représentatif des institutions et de la communauté croate de France (CRICCF) a réagi à cette demande dans un communiqué, affirmant que «rien dans cette chanson ne constitue ni de près ni de loin un quelconque appel à la haine.» Le CRICCF juge les allégations de SOS Racisme «diffamatoires et fantaisistes.»
«Si la chanson évoque aussi l’Herzeg-Bosna, nom traditionnel et poétique de la Bosnie-Herzégovine voisine, c’est simplement qu’aux côtés des Bosniaques et des Serbes, les Croates forment l’un des trois peuples constitutifs de ce pays voisin et ami de la Croatie.
Confondre ce terme, comme le fait SOS Racisme, avec l’éphémère république croate d’Herzeg-Bosna (dissoute peu après la signature des accords de Dayton fin 1995, Ndlr) traduit au mieux une méconnaissance de la littérature et de l’histoire croates et au pire une manipulation sciemment orchestrée à des fins calomnieuses», insiste le CRICCF.