Il serait très inconvenant de lier ces deux soirées présidentielles. L’une, mardi 4 septembre, à la grande synagogue de la Victoire, à Paris, où Emmanuel Macron échangeait avec la communauté juive ses vœux de nouvelle année 5779, selon cette tradition religieuse.
L’autre, mercredi 5 septembre au soir, où le même président recevait à sa table élyséenne les représentants des principales… loges maçonniques françaises !
Il serait perfide de préciser qu’il y fut servi un délicieux châteauneuf-du-pape 2016, domaine du Beaurenard, selon le menu ! Sans doute un clin d’œil. Il faut de l’humour pour résister à la pression de la fonction de président de la République française.
Car c’est bien de la République française qu’il s’agit. Il est donc parfaitement incongru d’établir un quelconque lien entre la soirée religieuse – où Macron n’a pas pris la parole, par respect, précisément, de la laïcité – et ce dîner laïque, non inscrit à son agenda. Ce fut une pure coïncidence de calendrier. […]
«Le Président s’est montré rassurant en promettant de ne pas toucher à la Loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat<:em>», me confie un Grand Maître. Ont été naturellement évoquées les questions de la cohabitation des croyances dans l’espace républicain, notamment à l’école.
L’Europe et l’immigration ont occupé aussi une bonne partie de ce dîner. Des francs-maçons ayant exprimé leurs craintes vis-à-vis des évolutions en Italie et en Pologne. La discussion s’est terminée par le thème de la bioéthique.
Des Grands Maîtres m’ont indiqué qu’Emmanuel Macron souhaitait que les échanges avec les francs-maçons se poursuivent, sans doute au niveau du ministère de l’Intérieur. […]
Extraits du communiqué de presse des loges :
Les phénomènes migratoires ont également été évoqués, avec toutes les conséquences actuelles sur les gouvernements européens. Le Président de la République a confirmé sa volonté de trouver une solution commune, dans le cadre d’une souveraineté européenne à construire. Il a exprimé son attachement au droit d’asile et il défendra une ligne humaniste forte en Europe.