Du fait des guerres entre gangs dans la capitale, les meurtres de jeunes hommes noirs à Londres atteignent des taux sans commune mesure avec le reste du Royaume-Uni
(…) Près de la moitié des victimes comme des suspects de meurtres dans la capitale sont de jeunes hommes noirs, une proportion sans rapport avec la population de Londres, dont 13% est noire. Cette réalité contraste avec la situation dans le reste du Royaume-Uni, où le profil racial et générationnel des victimes et des suspects de meurtres reflète la démographie des zones concernées (…).
Un membre de gang confiait à nos reporters: « C’est la seule vie que nous connaissions, on doit continuer, on ne peut pas faire autrement. »
Je ne sais même plus la raison de cette guerre. Je sais juste que si je sors de mon territoire, des gens veulent me tuer, et si eux ils viennent, je veux les tuer. C’est aussi simple que ça.
Cette guerre ne s’arrêtera pas, comment le pourrait-elle? C’est allé trop loin.
La guerre des gangs à Londres a eu un effet dramatique sur les statistiques des meurtres dans la capitale. Il y a eu 80 meurtres au cours de la première moitié de l’année 2018, et plus de 1300 attaques au couteau. La plupart sont le fait de gangs.
L’un de ces meurtres au sein de gangs est celui de Rhyhiem Barton qui a été abattu en mai, à 17 ans, dans le sud de Londres, à Kennington. C’était un [rappeur dont] les clips ont fait des centaines de milliers de vues sur les réseaux sociaux, faisant de lui la cible de gangs rivaux.
M. Holmes-Lewis, qui s’occupe de l’association de sports pour les jeunes [que fréquentait Rhyhiem] et qui tente de détourner les jeunes des gangs, estime que « Rhyhiem étant un bon garçon mais il a fait de mauvais choix et il fréquentait les mauvaises personnes. La musique était pour lui un moyen d’expression, mais ce n’était pas la bonne expression, et elle a fait de lui une cible pour les gangs rivaux. Ce qui est tragique c’est qu’il avait justement commencé à me parler récemment de quitter cette vie, mais il était trop tard. C’est comme si j’avais perdu mon propre fils. »