Janvier est peut-être le mois le plus «festif» en Russie : un jour férié succède en douceur à un autre, et ainsi de suite plusieurs fois!
7 janvier – Noël
Le patriarche Cyrille célébrant un service de NoëlVladimir Astapkovitch/Sputnik
Les Russes orthodoxes commencent à célébrer Noël le 6 janvier, la veille de Noël. C’est le dernier (et le plus strict) jour du jeûne de la Nativité qui dure 40 jours : l’église prescrit de s’abstenir de toute nourriture, seuls des grains de blé bouillis avec du miel ou des fruits secs étant autorisés (sotchivo, ce qui donne son nom à la veille de Noël : sotchelnik). Le 6 janvier commence une série de servives de Noël.
Avant la révolution de 1917, Noël en Russie était célébré le 25 décembre selon l’ancien calendrier julien. En 1918, le pays a adopté le calendrier grégorien et pour les citoyens, la fête a été « repoussée » de 13 jours.
De son côté, l’Église orthodoxe russe « vit » toujours selon l’ancien style, c’est-à-dire selon le calendrier julien. Sur le site internet de l’Église orthodoxe russe, les deux dates du jour en cours sont toujours indiquées – selon le nouveau calendrier, correspondant au calendrier grégorien, et selon l’ancien (calendrier julien). Ainsi, le 7 janvier « grégorien » correspond 25 décembre « julien ».
En Union soviétique, le 7 janvier était un jour férié jusqu’en 1929. La tradition consistant à ne pas travailler ce jour-là n’a repris qu’en 1991.
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Du 6 janvier au 18 janvier – Sviatki
Alexander Ryumin/TASS
Sviatki correspond aux douze jours séparant Noël de la Théophanie (Épiphanie orthodoxe). La période commence donc la veille de Noël et se termine la veille de la Théophanie.
Cette période festive a des racines païennes. À l’époque préchrétienne, les Slaves, immédiatement après le solstice d’hiver entre le 20 et le 22 décembre, célébraient la fête de Koliada, qui marquait le changement des saisons et le début de l’hiver. Le christianisme a cherché à évincer les traditions païennes en les remplaçant par de nouvelles fêtes religieuses : c’est pourquoi Noël a été « fixé » à une date très proche du solstice : le 25 décembre. Sviatki a donc été éclipsée par une fête chrétienne, mais ses rituels ont été conservés.
La période de Noël était considérée comme la frontière de l’année : dans le paganisme – la période entre l’hiver et le printemps, dans le christianisme – entre deux fêtes religieuses importantes. Dans la conscience populaire, un tel « entre-deux » était l’occasion d’aller rendre visite aux gens, d’interpréter des chants rituels appelés koliadki et même de prédire l’avenir. Aujourd’hui, à ces dates, des fêtes folkloriques ont lieu.
14 janvier – Ancien Nouvel An
Alexander Demianchuk/TASS
Officieusement, cette fête marque la fin des célébrations du Nouvel An : les arbres de Noël et les décorations sont retirés dans de nombreuses maisons, et les illuminations de Noël sont démontées dans les villes.
Une histoire intéressante concerne la date elle-même, le 14 janvier.
En 1699, le tsar Pierre Ier a réformé le système de décompte des années en Russie. À partir de 1700, il a remplacé l’année de la Création du monde (à partir de 5508 av. J.C.) par l’année de la Nativité du Christ en tant qu’année 1 du calendrier, et également fixé la célébration du Nouvel An au 1er janvier au lieu du 1er septembre (comme le prescrivait la tradition byzantine). En 1918, le pays est passé du calendrier julien au calendrier grégorien, la date étant ainsi « repoussée » de 13 jours. Il s’avère donc que le Nouvel An « grégorien » (1er janvier) correspond au 19 décembre « julien ». En conséquence, le 1er janvier « julien » correspond au 14 janvier « grégorien ». Ainsi, l’Ancien Nouvel An est le Nouvel An selon le calendrier julien, ou selon l’ancien style.
À propos, l’Église orthodoxe russe célèbre le début de l’année ecclésiale, ou le Nouvel An ecclésial, selon la tradition byzantine – le 1er septembre selon le calendrier julien (14 septembre – selon le calendrier grégorien).
19 janvier – Théophanie, ou baptême du Christ
Alexander Kriajev/Sputnik
Cette fête chrétienne est dédiée au baptême de Jésus dans le Jourdain : à ce moment-là, il s’est manifesté pour la première fois au monde comme le Sauveur, et la Sainte Trinité s’est également révélée à l’humanité.
Ce jour-là, dans tout le pays, des trous sont creusés dans la glace des plans d’eau ou rivières, et des prêtres orthodoxes bénissent l’eau. À la Théophanie, l’eau est considérée comme bénite et est selon les croyants capable de guérir l’âme et le corps. Il est d’usage de s’y plonger trois fois – au nom de la Sainte Trinité. Avant chaque plongée, il est de coutume de se signer.
Une partie importante est la veille de la fête. Ce jour-là, les fidèles observent un jeûne : ils ne peuvent manger que des plats maigres, comme la veille de Noël. Des offices ont lieu et la première bénédiction de l’eau a lieu à l’église.
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25 janvier – Sainte Tatiana
Yegor Aleyev/TASS
Le 25 janvier 1755, l’impératrice Élisabeth Ire a signé un décret créant l’Université de Moscou. Selon le calendrier julien de l’époque, cela s’est produit le 12 janvier, jour où l’on vénérait Sainte Tatiana de Rome.
En 1791, une chapelle dédiée à la sainte martyre est apparue dans l’une des ailes du bâtiment de l’université. Tatiana a commencé à être considérée comme la patronne de l’établissement d’enseignement, puis de tous les étudiants.
Le 25 janvier 2005, le président de la Russie a signé un décret instituant en Russie la Journée des étudiants le 25 janvier.
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