Au milieu d’une crise migratoire sans précédent dans l’UE et alors que le gouvernement de Pedro Sánchez annonce qu’il retirera les barbelés tranchants des clôtures de Ceuta et Melilla et qu’il va permettre de nouveau aux sans-papiers d’accéder aux soins de santé, le Maroc a réouvert ses frontières pour rappeler le rôle essentiel qu’il joue dans la surveillance des portes de l’Europe.
À deux jours de l’arrivée à Valence de 629 migrants et réfugiés secourus par l’Aquarius, 471 migrants à bord de 57 bateaux sont entrés jeudi par le détroit de Gibraltar venant du nord du Maroc […]. Au moins quatre Subsahariens ont perdu la vie lors de la traversée. Des sources situées au sein des services de lutte contre l’immigration clandestine nous ont assuré que le pays voisin est à nouveau derrière cette vague de « pateras » [terme utilisé en Espagne pour désigner les embarcations, souvent de petite taille, qu’utilisent les migrants pour traverser la Méditerranée].
[…] Le Sauvetage en mer a pu compter sur la collaboration d’un hélicoptère de l’ armée de l’Air pour accélérer les opérations de sauvetage, qui n’étaient pas seulement limitées au détroit, mais concernaient aussi la mer d’Alboran [île rocheuse servant d’avant-poste à mi-chemin entre l’Espagne et le Maroc], ce qui porte à plus de 600 le nombre de personnes aidées.
La fin du Ramadan et le beau temps ont pu favoriser cette vague, mais les sources consultées disent que la véritable impulsion est venue du Maroc, qui aurait autorisé et même encouragé les départs massifs comme «une façon de mettre la pression ». « Quand il y a un changement de gouvernement, il faut en obtenir un avantage économique, surtout si le gouvernement est socialiste […] », affirment-elles. […]
(Traduction Fdesouche)