La construction de l’un des plus longs gazoducs au monde, le Force de Sibérie, qui doit acheminer du gaz naturel russe en Chine, est achevée à près de 85%. Il devrait faire de la Russie un des premiers fournisseurs de la Chine.
Dans un communiqué publié le 8 juin, le géant russe de l’énergie Gazprom a annoncé que la construction de la section du gazoduc Force de Sibérie, reliant le gisement de Chaïandinskoïe (Yakoutie) à la frontière avec la Chine était achevée. Le groupe a précisé que le deuxième tunnel de passage sous-marin du pipeline sous le lit du fleuve Amour était également construit. Le point de passage du gazoduc entre les deux pays se trouve au niveau des villes russe de Blagovechtchensk et chinoise de Heihe, qui se font face de chaque côté du fleuve tout au nord de la province chinoise du Heilongjiang. Le dernier tronçon doit pousser à l’ouest jusqu’au gisement de Kovyntkinskoïe en Sibérie orientale, sur la rive ouest du lac Baïkal.
Le pipeline Force de la Sibérie, également appelé «Route orientale», est l’un des plus importants projets industriels associant la Russie et la Chine. Les spécialistes du secteur des hydrocarbures estiment qu’il devrait faire de la Russie l’un des principaux fournisseurs de gaz naturel de la Chine, où la demande continue de croître à un rythme soutenu.
Le pipeline sera long de près de 3 000 kilomètres – plus que la distance entre Moscou et Londres. Les livraisons devraient commencer fin décembre 2019. La négociation de l’accord global sur la construction du gazoduc Force de Sibérie et les livraisons de gaz a duré plus d’une décennie. En juillet dernier, Gazprom et la China National Petroleum Corporation (CNPC) ont signé l’accord final prévoyant le début des livraisons de gaz via cette route.
En mai 2014, les deux sociétés avaient déjà signé un contrat cadre d’un montant de 400 milliards de dollars (340 milliards d’euros) sur 30 ans pour fournir chaque année 38 milliards de mètres cubes de gaz russe à la Chine. En 2017, Gazprom a investi 158,8 milliards de roubles (2,15 milliards d’euros) dans le projet. Cette année, il prévoit d’investir 218 milliards de roubles supplémentaires (3 milliards d’euros).
Mais Moscou et Pékin sont déjà en pourparlers pour la construction d’un autre pipeline, Force de Sibérie 2, qui permettra l’acheminement de 30 milliards de mètres cubes de gaz naturel supplémentaires entre la Russie et la Chine. Il devrait prolonger le parcours de Force de Sibérie vers les gisements de gaz de la région de Krasnoïarsk, en Sibérie occidentale et assurer la jonction avec les principaux terminaux de gazoducs situés dans l’Oural, à Ourengoï au nord et Tioumen plus au sud.
Enfin, un nouveau tracé, actuellement à l’étude, prolongerait à l’est Force de Sibérie jusqu’au réseau de transport des gisements de l’île de Sakhaline dont les deux terminaux continentaux relient les villes de Kahbarovsk et Vladivostok, situées au nord-est de la Chine.
Selon le président de Gazprom, Alexeï Miller, la consommation croissante de gaz en Chine, qui a dépassé 200 milliards de mètres cubes en 2016, atteindra bientôt 300 milliards de mètres cubes