Les promesses non-tenues du sommet États-Unis-Afrique 2014

Organisé à Washington, le deuxième sommet États-Unis-Afrique annonce les projets ambitieux de l’administration américaine à l’égard du continent. Cependant, comme le montre l’analyse de Sputnik, huit ans après la première édition de 2014, plusieurs des objectifs d’alors n’ont toujours pas été remplis.

Comme lors de sa première édition en 2014, le sommet États-Unis-Afrique qui se tient actuellement à Washington aborde plusieurs sujets dont la situation économique, la promotion de la paix, de la sécurité et de la démocratie, les enjeux sanitaires et climatiques. Sputnik a analysé les résultats des efforts américains dans plusieurs domaines pour comprendre si Washington avait atteint les objectifs annoncés sous Barack Obama.

En 2016, le think tank Brooking constatait que la mise en œuvre des premières initiatives de 2014 a été « notablement lente à certains égards ». Alors, l’administration d’Obama a évoqué de nouveaux engagements d’une valeur de plus de 33 milliards de dollar. Cependant les résultats de ces accords sont difficiles à retracer, car leur transparence dépend d’entreprises individuelles.

Lors du sommet, Obama avait proposé, entre autres, un total de 20 milliards de dollars d’investissements dans l’électricité, notamment avec le projet Power Africa qui prévoyait de connecter 590 millions d’Africains à l’électricité, en leur fournissant 30.000 mégawatts. En réalité, seuls 6.501 mégawatts ont été fournis aux Africains, permettant de connecter 165,4 millions de personnes.

L’échec de la lutte contre le terrorisme

Le Président américain a également annoncé la création d’un fonds de cinq milliards de dollars dans le but d’ « accroître la capacité militaire des pays [africains] menacés par le terrorisme ». La formation militaire et la fourniture d’équipements ont également été citées parmi les efforts déployés par les États-Unis pour promouvoir la sécurité en Afrique.

Malgré cet engagement, l’efficacité des initiatives américaines en matière de sécurité avec les alliés de Washington semble également douteuse. Par exemple, la région du Sahel -qui est l’une des principales zones d’opération du Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM)- est toujours menacée par les groupes djihadistes.

Sergio Rossi, professeur de macro-économie et d’économie monétaire à l’Université de Fribourg, en Suisse, a expliqué à Sputnik qu’en matière de relations internationales, il y avait souvent « un écart énorme entre les déclarations politiques et les actions politiques », en particulier en temps de crise.

« Les politiciens se concentrent généralement sur leurs propres objectifs privés, à savoir rester en poste le plus longtemps possible et obtenir un poste bien rémunéré lorsqu’ils retournent sur le marché du travail », ajoute-t-il.

Sommet à Washington

Le jour de l’ouverture du sommet qui accueille les représentants d’une cinquantaine de pays, l’administration américaine a annoncé que les États-Unis allaient consacrer 55 milliards de dollars au continent africain sur trois ans. Jake Sullivan, conseiller à la Sécurité nationale du Président américain, a indiqué que ces fonds seraient en particulier dédiés à la santé et à la réponse au changement climatique, mais sans donner de détails sur leur provenance ou leur répartition.

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