La disposition concernant l’élargissement du regroupement familial et celle concernant les parents des fillettes menacées d’excision inquiètent les tenants d’une législation dure.
L’Épaisseur du trait, mais qui fait hurler tous les détracteurs de droite et cristallise le débat idéologique. La loi asile et immigration de Gérard Collomb compte en effet élargir le regroupement familial pour les mineurs isolés ayant été acceptés au titre du droit d’asile. Dans son article 3, le texte prévoit que les mineurs réfugiés, qui jusqu’ici pouvaient faire venir leurs parents, pourront désormais aussi faire venir leurs frères et sœurs, afin que «la réunification familiale ne se fasse pas au détriment de l’unité familiale».
Une disposition qui concerne également les fillettes menacées d’excision dans leur pays : leurs parents pourront bénéficier d’un titre de séjour au nom du droit d’asile.
Pour les tenants d’une législation dure en matière d’immigration, ces deux dispositions sont non seulement la preuve de l’ambiguïté du gouvernement mais aussi une provocation insoutenable. Dès la publication du texte, des parlementaires, à commencer par Éric Ciotti, ont estimé que de telles dispositions créeraient un appel d’air sans précédent et entraîneraient « l’ouverture des vannes de l’immigration à travers un regroupement familial élargi ». Beaucoup redoutent à droite que les mineurs deviennent une clé migratoire. C’est-à-dire un levier pour forcer la porte de la France et un élément stratégique pour l’industrie des passeurs.
Il faut dire que, depuis de longs mois, la polémique fait rage en ce qui concerne la problématique plus générale des mineurs isolés sur le sol français, qu’ils aient le statut de réfugié ou non. En 2017, 14 000 ont franchi les frontières de l’Hexagone et ils sont aujourd’hui 25 000 à bénéficier de l’aide sociale à l’enfance (ASE), parfois au détriment des mineurs nationaux.
Notamment en termes d’hébergement, dans de nombreux départements. Certains parquets sont débordés par l’afflux, tant pour leur identification que pour l’organisation de leur prise en charge. Très souvent fugueurs, certains mineurs étrangers peuvent être identifiés plusieurs fois avant que l’on se rende compte qu’il s’agit de la même personne. Enfin, à mi-voix, un certain nombre de procureurs avouent avoir des problématiques de délinquance aiguë causée par ces populations.
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